Le 13 mars 2013
Photo : Le Pape François à droite, était l’archevêque de Buenos Aires où il a rencontré Claudio Epelman, directeur exécutif du Congrès juif latino-américain, à Buenos Aires en 2012. (Avec l’aimable autorisation de la Conférence juive latino-américaine)
(JTA) - Jorge Mario Bergoglio, le cardinal argentin qui a été élu pape et prendra le nom de François, est connu pour avoir de bonnes relations avec les Juifs argentins.
Bergoglio, 76 ans, jésuite, a été choisi par le Collège des Cardinaux mercredi après deux jours de vote dans la Cité du Vatican. Il est le premier pape à venir de l’extérieur de l’Europe depuis plus d’un millénaire, en raison de l’évolution démographique des catholiques, il vient d’Amérique latine.
Comme archevêque de Buenos Aires, Bergoglio a assisté aux offices de Rosh Hashanah à la synagogue Bnei Tikva Slijot en Septembre 2007.
Le rabbin David Rosen, directeur des affaires interreligieuses de l’American Jewish Committee, a déclaré à JTA que le nouveau pape est un « homme chaleureux et doux et modeste » connu à Buenos Aires pour faire sa cuisine et répondre lui-même au téléphone.
Après l’attentat à la bombe du centre communautaire juif de l’AMIA en 1994, il a « fait preuve de solidarité avec la communauté juive », a déclaré Rosen.
En 2005, Bergoglio a été la première personnalité publique à signer une pétition pour la justice dans le cas de l’attentat contre l’AMIA. Il a également été l’un des signataires du document intitulé « 85 victimes, 85 signatures » dans le cadre du 11e anniversaire de l’attentat. En Juin 2010, il a visité le bâtiment de l’AMIA reconstruit et parlé avec les dirigeants juifs.
« Ceux qui ont dit que Benoît serait le dernier pape ayant vécu pendant la Shoah, ou bien qu’il n’y aurait pas d’autre pape qui aurait un lien personnel avec le peuple juif ont eu tort », a déclaré Rosen.
Peu de temps après que la fumée blanche soit sortie de cheminée de la chapelle Sixtine, ce qui signifiait que les cardinaux avaient choisi un successeur au pape Benoît XVI, François s’est adressé aux milliers de fidèles depuis le balcon de Basilique Saint-Pierre.
« Buonasera », leur dit-il, : « Bonsoir » en italien, et a remercié ses collègues cardinaux d’être allés « presque jusqu’aux extrémités de la terre » pour le trouver.
Benoît était le premier pape à démissionner depuis 1415.
Israel Singer, l’ancien chef du Congrès juif mondial, a dit qu’il a beaucoup travaillé avec Bergoglio lorsque qu’ils distribuaient ensemble de l’aide aux pauvres de Buenos-Aires dans les années 2000, dans le cadre du programme entre juifs et catholiques appelé Tzedaka.
« Nous sommes sommes allés dans les barrios (NDT : quartiers, bidonvilles) où les juifs et les catholiques souffraient ensemble », a dit Singer à JTA. « Quand tout le monde s’asseyait dans des fauteuils, il s’asseyait sur une simple chaise. Il cherchait toujours à être plus modeste. Il va avoir du mal à porter tous ces uniformes. »
Bergoglio a également écrit l’avant-propos d’un livre du rabbin Sergio Bergman, conseiller municipal de Buenos-Aires, et parlait de lui comme « un de mes professeurs. »
En novembre dernier, Bergoglio a organisé une cérémonie commémorative de la Nuit de cristal à la Cathédrale de Buenos-Aires avec le rabbin Alejandro Avruj de la communauté Massorti NCI-Emanuel.
Il a également travaillé avec le Congrès juif latino-américain et a tenu des réunions avec les jeunes juifs qui participent à son programme "Nouvelles Générations".
« Le Congrès juif d’Amérique latine a eu une relation étroite avec Jorge Bergoglio pendant de nombreuses années », a déclaré à JTA Claudio Epelman, directeur exécutif du Congrès juif latino-américain. « Nous connaissons ses valeurs et ses forces. Nous n’avons aucun doute : il fera un excellent travail en dirigeant l’Église catholique. »
Lors de sa visite à la synagogue de Buenos-Aires, selon l’agence catholique Zenit, Bergoglio dit à l’assemblée qu’il était là pour examiner son cœur « comme un pèlerin, avec vous, mes frères aînés ».
« Aujourd’hui, ici, dans cette synagogue, nous prenons à nouveau conscience du fait que nous sommes un peuple en marche et nous nous mettons en présence de Dieu », rapportait Zenit en citant l’archevêque d’alors. « Nous devons le regarder et le laisser nous regarder, pour examiner notre cœur en sa présence et pour nous demander si nous marchons de manière irréprochable. »
Renzo Gattegna, le président de l’Union des communautés juives italiennes, a adressé les félicitations des juifs italiens au nouveau pape avec les « vœux les plus fervents » pour que son pontificat apporte « la paix et la fraternité à l’humanité tout entière. »
En particulier, Gattegna a exprimé le souhait qu’il y ait une suite « avec une satisfaction mutuelle » au « parcours intense de dialogue que les Juifs ont toujours espéré et qui a également été réalisé grâce au travail des papes qui ont dirigé l’église dans le passé récent. »
Source : JTA
A voir aussi la vidéo (en anglais) : Le pape François célébrant Hanouka avec les juifs argentins en décembre 2012 comme cardinal de Buenos Aires