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Repentir

En hébreu TeCHouVa, d’une racine signifiant « retour », « réponse » et qui peut s’appliquer à D. (Gen. VI, 6, 1 Sam. XV, 11, Jér. XXVI, 13).

Appliqué à l’individu ou à la communauté, le mot signifie à la fois un re­tour « jusqu’à D. » (Deut. XXX, 2 ; Osée XIV, 2), un retour sur soi-même pour changer d’orientation de vie, et aussi une « réponse » à la question fondamentale, posée à tout homme depuis Adam : « où es-tu ? » (que certains commentaire paraphrasent : où en es-tu ? »).

La TeCHouVa implique le regret des fautes, la confession, et leur aban­don pour l’avenir. Le pécheur repenti est d’ailleurs l’objet d’une estime particulière : « A l’endroit où se tiennent les repentis , même les justes parfaits ne peuvent se tenir » (Berakhot 34b).

La TeCHouVa est un retournement complet de tout l’être, « vers le Lieu qu’il n’aurait jamais dû quitter » (Adin STEINSALTZ), un changement ra­dical dans la manière de penser et de vivre - autrement dit, une conver­sion. Le repentir proprement dit est donc une conséquence de la Te­CHouVa. Cependant, la TeCHouVa, n’est pas un « terminus de la vie spirituelle, mais effort permanent : « faire TeCHouVa, c’est revenir non pas à celui que j’ai été mais à celui que je dois être » (id.).

La TeCHouVa est, par la réparation des actes et des pensées, une ré­paration de l’âme ; pour les Kabbalistes , elle est aussi réparation cos­mique. Elle est le moyen pour l’homme de restaurer sa relation au monde et à D., d’« ajuster le tir » (v. la définition du péché­ HeT).

Les rabbins ont compté la TeCHouVa au nombre des choses dont la création a précédé celle du monde (Traité Nedarim 39b) : elle n’est donc pas liée au péché puisque, avant même d’être créé, l’homme est doté de la possibilité de changer le cours de sa vie. Elle est restitution à D. de toutes les qualités humaines - la vie, la force, l’intelligence, etc. - qui ont été déviées vers les fautes et les manquements -vers le péché.

Les Dix jours qui séparent Roch Hachana de Kippour sont une période qui lui est consacrée, et le Chabbat intercalaire est appelé Chabbat Chouva (Chabbat du repentir). Cependant l’effort de TeChouVa est quotidien, ainsi qu’il apparaît dans la prière (5e bénédiction de la Amida). Et rabbi Eiézer prescrivait à ses disciples « repens-toi un jour avant ta mort » (Pirké Abot II, 10)...

A.-M. D.