Accueil > Documentation > Judaïsme et christianisme > Judaïsme et Eglise catholique > Dialogue > André Vingt-Trois, Gilles Bernheim et Richard Prasquier : pour l’avenir du dialogue judéo-catholique

André Vingt-Trois, Gilles Bernheim et Richard Prasquier : pour l’avenir du dialogue judéo-catholique

Le jeudi 10 décembre 2009 le CRIF avait organisé une conférence de presse au Collège des Bernardins le cardinal archevêque de Paris André Vingt-Trois, le Grand rabbin de France Gilles Bernheim et le président du CRIF Richard Prasquier avec pour sujet l’état et l’avenir des relations entre juifs et catholiques. L’Amitié Judéo-Chrétienne de France (AJCF), représentée entre autres par son directeur Bruno Charmet était invité. En attendant ses commentaires, nous vous proposons de lire le compte-rendu paru sur le site du CRIF.


Texte : © CRIF
Photos : © 2009 Erez Lichtfeld ,veuillez contactez le
photographe pour autorisation avant tout emploi (lereporter@free.fr )

Le 30 septembre 1997 à Drancy, les évêques de France, faisaient repentance reconnaissant officiellement et publiquement que « devant l’ampleur du drame (de la Shoah) et le caractère inouï du crime, trop de pasteurs de l’Eglise ont, par leur silence, offensé l’Eglise elle-même et sa mission ».

Richard Prasquier et le Cardinal André Vingt-Trois

Le CRIF, avec le Service national des évêques pour les relations avec le judaïsme et le Congrès juif européen avaient organisé, le 11 décembre 2007, à l’Hôtel de Ville, à l’occasion des dix ans de la déclaration de repentance, un colloque qui avait réuni plusieurs acteurs et spécialistes de la question du rapprochement judéo-catholique. Un hommage avait également été rendu au cardinal archevêque Jean-Marie Aron Lustigier, disparu quelques mois auparavant.
Le jeudi 10 décembre 2009, c’est à l’occasion de la publication des actes de ce colloque, que le cardinal archevêque de Paris et président de la commission épiscopale André Vingt-Trois, le Grand rabbin de France Gilles Bernheim et le président du CRIF Richard Prasquier se sont interrogés, au Collège des Bernardins, sur l’état et l’avenir des relations entre juifs et catholiques, lors d’une conférence de presse organisée par le CRIF.
Depuis la fondation de l’Amitié judéo-chrétienne avec des figures comme Jules Isaac et Edmond Fleg, les juifs laïcs se sont impliqués dans la construction du dialogue judéo-catholique. Dans cette continuité, Richard Prasquier a rappelé le rôle déterminant qu’a joué le CRIF dans le dialogue judéo-catholique.
Dans l’affaire du Carmel d’Auschwitz, les négociations avaient été menées par le président du CRIF Théo Klein et l’un de ses prédécesseurs Ady Steg. Le 30 septembre 1997, Henri Hadjenberg avait pour sa part répondu à Mgr Olivier de Berranger, l’évêque de Seine-Saint-Denis qui avait prononcé la déclaration de repentance des évêques de France. A l’heure actuelle, la CREC, la Commission pour les relations avec l’Eglise catholique, dirigée par Gérard Israël, anime ce dialogue au sein du CRIF. « Exemplaire en France, le dialogue judéo-catholique, doit maintenant être transmis aux nouvelles générations », a déclaré Richard Prasquier.
Monseigneur André Vingt-Trois a pour sa part exprimé sa satisfaction quant au rôle des Amitiés judéo-chrétiennes de France dans un dialogue qui n’est plus celui de l’élite religieuse à Rome, ou à Paris, mais qui occupe maintenant, aussi, tout le territoire de France.
Dans une France diverse, le cardinal archevêque de Paris a espéré que la relation de respect qui s’est construite entre juifs et catholiques puisse inspirer celle avec les musulmans. Il a ainsi plaidé une fraternité dans la connaissance mutuelle, mais sans « confusionnisme ». Ainsi, « quand on parle des « religions du Livre », il important, dans un dialogue entre religions, de savoir de quel livre il est question ».
Gilles Bernheim a quant à lui rendu hommage aux trois figures qui ont inspiré ses attentes vis-à-vis du dialogue entre les juifs et les catholiques : le père Paul Beauchamp, Michel de Certeau et Père Michel de Goedt. Le grand rabbin de France a rappelé que le dialogue interreligieux est fondé, « non sur la recherche d’un accord entre des réponses », mais sur « un renouvellement des questionnements, issus d’une tradition religieuse particulière vers la tradition de l’autre ».