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Cohen (prêtre)

(pluriel : cohanim = prêtre)

Le premier cohen gadol (grand-prêtre) a été Aaron, frère de Moïse. La fonction était héréditaire, et l’investiture se faisait par l’onction d’huile. Le cohen gadol était seul autorisé à franchir le rideau d’accès au Saint des Saints dans le sanctuaire, et seulement le jour de Kippour, pour invoquer le Nom imprononçable et demander le pardon de ses fautes, de celles des autres cohanim, et du peuple d’Israël tout entier.

Les cohanim devaient suivre des règles de pureté [1] : ne pas être au contact d’un mort (y compris, pour le cohen gadol, le corps de ses plus proche parents), ne pas entrer dans un cimetière, ni épouser une veuve, une divorcée, ou une prostituée. Au temps du Temple, toute infirmité ou malformation le rendait impropre au service (le même impératif s’appli­quant aux animaux offerts en sacrifice).

Les cohanim étaient responsables devant D. de l’exécution parfaite du rite sacrificiel. Ils prononçaient la bénédiction sacerdotale sur le peuple. Chargés du maintien de la tradition spirituelle et morale d’Israël, ils se sont souvent vu reprocher par les prophètes leur négligence dans ce domaine. Divisés en 24 gardes, ils assuraient à tour de rôle une semaine de service. Leurs moyens d’existence provenaient de la dîme prélevée sur les ressources des lévites.

Avec la construction du Temple par Salomon et la centralisation du culte à Jérusalem, les cohanim sont devenus des fonctionnaires royaux. Sadoc (cohen gadol au temps de David et de Salomon) et ses fils ont fondé une lignée considérée par la suite comme seule légitime pour la prêtrise. Ce sont eux qui constitueront plus tard la caste sacerdotale des Sadducéens, qui disparaîtra avec la destruction du deuxième Temple.

A.-M. D.

Au retour de l’exil de Babylone (vers - 520) et en l’absence d’une restauration de la dynastie de David, c’est le cohen gadol qui exerce le pouvoir - l’empereur de Perse, dont dépendait la Judée, préférant un vassal qui soit un prêtre plutôt qu’un roi - assisté d’un conseil de prêtres et d’Anciens qui deviendra par la suite le Sanhédrin (= « conseil ». en grec).

Avec la victoire militaire des frères Maccabée (qui sont des cohanim - 167 - 160) sur les Séleucides et le renouvellement du culte dans le Temple purifié, le prestige de cette famille contribue à sa prise du pouvoir. Sous Juda Maccabée, les pouvoirs religieux, politique et militaire sont séparés, mais son frère Simon les cumulera - avec l’assentiment du peuple - fondant ainsi la dynastie des Hasmonéens qui évince la fa­mille de Sadoc. Le goût des intrigues politiques et des conquêtes provoquera la décadence et de la fonction sacerdotale et du respect dont elle était entourée. Enfin, sous l’occupation romaine (- 63 + 70) où les pouvoirs sont à nouveau séparés, les cohanim seront à nouveau issus de la famille de Sadoc. La nomination du cohen gadol dépendra cependant de l’autorité d’occupation. La destruction du Temple et l’impossibilité subséquente de continuer le culte sacrificiel a mis fin à la fonction sacerdotale.

Depuis lors les cohanim (reconnaissables à leur patronyme : Cohen, Cahen, Caïn, Kahn, Kahane, Kagan, etc.) continuent à être chargés de prononcer la bénédiction sacerdotale (Nb VI, 24-26). A la synagogue, ils ont la préséance pour l’appel à la lecture de la Torah. On sollicite leur accord pour la récitation du Birkat haMazone (bénédictions d’après repas).

[1Certains les suivent encore aujourd’hui