Message du Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris
à l’occasion de la remise du Prix de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France au Docteur Richard Prasquier

Paris, le 15 octobre 2015

Collège des Bernardins

Cher Docteur, cher ami,
Je tiens à vous remercier non seulement en mon nom, mais aussi au nom des cardinaux, évêques et prêtres avec qui vous avez si longtemps travaillé.

Vous avez apporté à l’Eglise de France votre intelligence et votre vision grâce auxquelles nous avons mieux saisi ce que le Concile Vatican II demandait : rétablir un rapport juste et audacieux avec le peuple juif aujourd’hui.

Il m’a paru remarquable que vous ayez toujours porté le souci de parler au nom de tous les juifs, quelles que soient leur obédience, leur organisation et leurs sensibilités.

Vous n’avez pas cherché à organiser des huis clos de spécialistes, mais des rencontres de responsables qui percevaient que ces retrouvailles entre catholiques et juifs - mais aussi entre juifs et catholiques - contenaient quelque chose d’essentiel manifestant le dessein de Dieu. En effet, ne sortions-nous pas de siècles d’enseignement du mépris ?

Vous n’avez jamais oublié le passé, vous n’avez jamais rêvé le présent, mais vous nous avez toujours tournés vers l’avenir. En cela, votre nom s’inscrit dans la grande tradition du dialogue à la suite de figures telles que celles de Jules Isaac et de votre ami le Cardinal Jean-Marie Lustiger.

Je rends grâce au Seigneur à qui j’adresse mes prières pour vous-même et votre famille. Je le prie aussi de nous donner le courage d’affronter les défis de notre temps.