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Hanouka

D’une racine qui donne à la fois les notions d’« éduquer » et « inaugu­rer » (« initier » serait le verbe français le plus proche), ce nom pourrait venir aussi de la phrase HaNou KaH (« ils se sont reposés (le) 25 » du mois de Kislev).

Les sources scripturaires de l’histoire de Hanouka se trouvent dans le texte grec des livres des Maccabées (apocryphes, ils ne sont pas dans le canon hébraïque de la Bible). Le thème principal en est le conflit entre Judaïsme et hellénisme. La fête de Hanouka n’est qu’évoquée, sans autre précision sur son origine historique, dans le Talmud (Traités Chabbat & Taanit.

Hanouka commémore à la fois le rétablissement de la vie juive, la fin des interdictions imposées par les Séleucides, de toute pratique religieuse, et le terme d’une période de profanation du Temple par l’occu­pant. La victoire des premiers Hassidim et de leurs chefs , les Maccabée (littéralement les « Martel » ), sur les troupes du roi Antiochus Epiphane a permis une cérémonie de purification et la ré­-inauguration (hanouka) du Temple.

C’est ce que rappellent et la fête, et le chandelier, image de celui qui était dans le Temple, devenu l’emblème des institutions de l’État d’Israël.

La fête a été fixée par les Sages au 25 Kislev (solstice d’hiver selon le calendrier* hébraïque) et dure huit jours. Depuis le Hourban en effet,
Hanouka est traditionnellement lié à ce qui est décrit dans le Talmud comme un miracle : en restaurant le service divin dans le Temple, les prêtres n’ont trouvé qu’une fiole d’huile destinée aux lumières du can­délabre, non profanée, et dont le contenu n’était suffisant que pour une journée. Mais cette quantité dura miraculeusement huit jours, le temps de préparer l’huile consacrée nouvelle (Traité Chabbat 21b).

Du fait qu’il est interdit de reproduire les objets qui se trouvaient dans le Temple, on ne peut allumer un chandelier à sept branches. Le rite es­sentiel de la fête consiste donc à allumer une lampe à huile à huit becs ou un bougeoir à huit branches. D’où le nom de « fête des Lumières » donnée à Hanouka. Le premier jour, on allume une lampe ou une bou­gie, deux le deuxième jour, et ainsi de suite jusqu’à huit le huitième jour, selon ce principe de la Halakha : « on monte en sainteté, et on ne des­cend pas ». Et selon l’idée que l’homme est perfectible : la lumière n’est-elle pas à recréer chaque jour, jusqu’à ce « huitième jour » qui signe l’ère messianique ?

Ces lumières sont placées près d’une fenêtre pour être vues de l’extérieur, et ne doivent pas servir à un éclairage « utile » : elles ne font que rappeler l’énergie de la foi et de la résistance. Après les bénédictions de la fête, on chante un hymne médiéval qui célèbre les bienfaits divins pour Israël (le « Mah oz tsour » : « quelle force, le Rocher de mon salut »).

Pendant que les lumières brillent, les enfants jouent, traditionnellement, avec une toupie cubique dont les faces portent les initiales en hébreu de la phrase « il y eut là un grand miracle » . Moins traditionnellement, et sous l’influence de Noël (proche de Hanouka ou contiguë), ils reçoivent des cadeaux à l’occasion de cette fête.