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"Juifs et chrétiens : pour une nouvelle ère de dialogue". Le rabbin Skorka évoque le voyage du pape en Terre Sainte

« Que je sois présent ou pas, je suis convaincu que ce voyage va inaugurer une nouvelle ère du dialogue entre juifs et chrétiens : celle de l’empathie » : c’est la certitude du rabbin Abraham Skorka, rabbin de Buenos Aires, à propos du voyage du pape François en Terre sainte.

Dans un entretien publié sur le quotidien catholique italien Avvenire le 13 mars 2014, le rabbin argentin, ami du pape François de longue date, évoque l’impact qu’aura la première visite du pape à Jérusalem, Bethléem et Amman, du 24 au 26 mai prochains.

Un message de paix puissant

Le pape laissera une marque indélébile sur les personnes, estime le rabbin : « Que je sois présent ou pas, je suis convaincu que ce voyage va inaugurer une nouvelle ère du dialogue entre juifs et chrétiens : celle de l’empathie. »

« Je ne m’attends pas à ce que François, d’un coup de baguette magique, réunisse les Israëliens et les Palestiniens. Mais son charisme et sa grande humilité peuvent transmettre un message de paix puissant pour tout le Moyen-Orient, une région stratégique pour l’harmonie mondiale », ajoute-t-il.

Lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, le cardinal Bergoglio et le rabbin Skorka travaillaient ensemble pour promouvoir les relations entre l’Église catholique et la communauté juive en Argentine. « Quelques jours après son élection, [le pape] m’a écrit pour me dire qu’il aimerait que nous poursuivions ce cheminement. Et c’est ce que nous essayons de faire », confie le rabbin.

Ses gestes touchent le cœur

Pour le rabbin Skorka, qui a rencontré le pape le 16 janvier dernier, les relations du pape François avec le peuple juif sont dans la ligne de ses prédécesseurs. Avec cependant une particularité : « C’est un homme aux paroles simples mais aux gestes profonds. Ses gestes touchent le cœur, révélant la véritable signification de ses discours qui paraissent faciles. Ses actes font tomber les murs ».

« Même si nous ne nous donnons pas souvent de nouvelles, l’amitié est une valeur fondamentale pour lui. Il n’a pas intériorisé cette culture du déchet où l’on utilise les personnes et après on les jette », poursuit le rabbin qui considère que si le pape François a « affûté ses talents de chef » depuis son élection, « l’homme est le même. L’ami est le même. Seulement habillé en blanc… ».

Rome, 18 mars 2014

Traduction d’Hélène Ginabat avec Anne Kurian

Source : Zenit