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Nom d’un arrière-petit-fils de Noé (Gn X, 3) et, par extension, de la région où il a fait souche, identifiée à l’Allemagne par les commentateurs.
Les Achkénazim (pluriel de Achkénaz) sont les Juifs de la vallée du Rhin, mais aussi d’Europe nord-occidentale et centrale - et leurs descendants dispersés dans le monde depuis les pogroms du XIXe siècle et les persécutions nazies du XXe.
SuiteÉtymologiquement « légende ».
Dans le Talmud, la Agada est, d’une part, l’interprétation de versets bibliques qui ne fournissent pas de conclusion halakhique, et d’autre part l’ensemble des récits historiques ou symboliques, qui relèvent davantage de l’imaginaire que de la logique.
SuiteEn hébreu : BeRiT. D’une racine BRA qui signifie « couper » « choisir », et « créer » quand il s’agit de l’acte créateur de D.
Il existe dans la Bible deux sortes de BeRiT : l’une est un pacte de fraternité contracté entre deux hommes ou deux peuples, qui implique assistance mutuelle et fidélité. L’autre sorte de BeRiT est une forme de suzeraineté, une relation d’autorité et de service, qui apparaît avec la royauté.
SuiteTandis que l’hébraïsme s’interroge sur ce qui est saint et ce qui ne l’est pas, le dualisme corps/âme est une conception grecque, qui n’a influencé le Judaïsme qu’à partir de l’époque hellénistique (- IIIe siècle). Pour la pensée hébraïque, l’être vivant est un corps animé par un souffle, et les deux ne se distinguent que dans la mort. L’âme et le corps ne sont pas en opposition, mais en perpétuelle interaction.
SuiteUn des plus petits mots hébreux, passé dans toutes les liturgies chrétiennes au point qu’on pourrait le croire grec ou latin... Étymologiquement, AMeN vient d’une racine qui connote la durée et l’engagement et qui peut signifier, suivant la forme verbale et le contexte : fidélité, fermeté, stabilité, assurance, confiance, vérité...
SuiteLe verbe aimer, en hébreu comme en français, a les compléments d’objet direct les plus hétéroclites : j’aime ce qui est susceptible de satisfaire un besoin ou un désir, et aussi ce à quoi je veux donner le meilleur de moi-même. On voit toute l’ambivalence qu’il y a à dire : « j’aime » le poulet, la patrie, ma femme, le Créateur... La subjectivité comme seul critère, et l’émotion comme seule règle, conduisent même l’amour à l’incompréhension, la violence, la tyrannie. La mère abusive en est l’illustration la plus courante !
SuiteDu grec « aggelos », transcrit en latin par « angelus » [1] : « messager », ce qui est la traduction exacte du mot hébreu MaL’AKH, de la racine L A Kh : aller de l’avant, accomplir un service, porter un message, faire un ouvrage. Le vocable ’YIR que l’on trouve dans Daniel exclusivement, (IV, 10, 14 et 20) est de l’araméen, d’une racine qui signifie « éveiller, consacrer ».
Le mot ne désigne donc qu’une fonction - en grec comme en hébreu - (et non une nature) : ce « messager » est un signe, un moyen pour D. d’entrer en relation avec l’homme. Ce terme peut être un artifice littéraire pour éviter les anthropomorphismes.
Transcrit du grec « apocalypsis » (révélation), le mot n’a pas originellement le sens qu’on lui donne couramment de « catastrophe annoncée » ! Il s’agit d’un dévoilement perçu dans l’inspiration ou la contemplation et, plus précisément, d’une révélation eschatologique. Employé initialement pour décrire une vision, le terme a fini par être appliqué aux livres révélant cette vision.
SuiteLe verbe avoir n’existe pas en hébreu. Il est traduit par une périphrase :
« il y a à » (moi, toi, lui, etc.). L’accent est mis sur ce qui existe, non sur le possesseur : le rapport au monde ne se tonde pas ici sur la possession, mais sur la relation, sur ce que je fais de ce qui m’échoit.
Littéralement « fils du commandement » (v. MiTSVa->3085] ) : titre donné à un garçon ayant atteint l’âge de prendre sur lui « le joug des mitsvot ». Le Talmud (traité Baba Metsia 96a) emploie cette expression pour désigner un Juif soumis aux préceptes de la Torah, et la Michna (Avot 5) établit qu’il en devient responsable à partir de son 13e anniversaire, ce qui le fait compter dans le « miniane » (quorum de dix personnes nécessaire à l’office public).
SuiteEn hébreu, vient d’une racine (BR Kh) qui signifie « s’agenouiller ». Dans la Bible, la bénédiction est expression soit d’une conformité de la volonté de l’homme à celle de D., soit de l’intervention divine dans l’histoire humaine, soit encore de la gratitude de l’homme pour cette intervention. Lorsque l’homme bénit son prochain, c’est de la part de D. (bénédiction paternelle ; bénédiction sacerdotale).
SuiteDu grec « biblia » (livres), désigne les livres où les Juifs et les Chrétiens reconnaissent l’inspiration divine qui donne à ce recueil son unité (d’où l’emploi du singulier pour désigner l’ensemble : « la » Bible). Recueil de 39 livres selon le canon juif (adopté comme « Ancien Testament » par le protestantisme, mais dans un ordre
différent), et de 76 livres selon la Vulgate (canon hébraïque +
deutérocanoniques + Nouveau Testament).
Jour mis à part en signe d’Alliance pour Israël, sans cesse rappelé par les prophètes*, le Chabbat est un principe fondamental - et original - du Judaïsme. Souvenir de la création, mémorial de la libération d’Égypte (Ex XX, 8-11), ce jour est l’occasion de sortir de tout déterminisme - cosmique et social. Et aussi de rendre à autrui sa dignité de sujet en n’exploitant ni son travail ni ses biens. La sainteté du Chabbat devient même révolutionnaire quand découle de son observance l’égalité du maître et du serviteur, du non-Juif et du Juif.
SuiteMot de souhait quand on se rencontre ou quand on se quitte en Israël... depuis la plus haute antiquité ( Ex IV,18 ; Jg VI, 23). Jésus saluait de cette manière (Lc Vll,50 ; Jn XX,21 & 29).
La racine Ch L M connote les idées d’achèvement, d’intégration, de règlement (d’une dette ou d’un vœu). Le ChaLoM - accord parfait - passe par l’assomption de ce qui est séparé, pour arriver à une synthèse. « Celui qui fait la paix dans les hauteurs » (OSSe ChaLoM BiMeRoMaV - Job XXV,2), « c’est Lui qui fera la paix sur nous » : ce leitmotiv qui revient à la fin de nombreux passages liturgiques annonce la pacification comme re-unification de l’univers et du divin.
SuiteLe mot hébreu qui traduit le plus fréquemment « charité » est TSeDaKa. Il n’a pas tout à fait la connotation affective induite par l’étymologie latine : « caritas » = cherté (de « carus » = cher).
Le mot « TSeDaKa » vient d’une racine qui signifie « justice », « bonne cause » : autrement dit, ce qui est à la fois juste et justifié. La TSeDaKa est un comportement de justice sociale élémentaire, indépendant des élans du cœur qui ne peuvent, seuls, ni le fonder ni le concrétiser.
SuiteChaVouOt (« semaines »), seconde fête de pèlerinage de l’année juive, termine les sept semaines que l’on décompte à partir de Pessah * (Lév. XX III, 15 ss ; Dt XVI, 9-12). Elle dure un jour en Israël, deux en Diaspora (mai-juin) .
SuiteÉtymologiquement : « demeure ». La racine hébraïque CHKHN donne l’idée de « résider », « voisiner ; « laisser en dépôt ».
Terme qui apparaît dans la littérature rabbinique, pour évoquer la Présence divine dans l’univers en général, dans le peuple d’Israël particulièrement, plus précisément auprès de ceux qui prient ou qui étudient.
SuiteTrompe creusée dans une corne de bélier, de bouc, de gazelle ou d’antilope, qui servait à l’époque biblique aux commandements militaires et aux convocations sacerdotales lors des néoménies, des années jubilaires ou des fêtes. Il reste aujourd’hui l’instrument liturgique des fêtes austères et, dans l’État d’Israël, de certaines cérémonies officielles.
SuiteTitre du code de vie juive rédigé par rabbi Yossef Caro au XVIe siècle, et qui sert de référence à la pratique orthodoxe.
SuiteLa circoncision répond dans le Judaïsme à la prescription donnée à Abraham (Gen. XVII, 10-14), puis au peuple d’Israël (Lev. XII, 3). Il in combe au père juif de la faire pratiquer sur son fils de huit jours. Elle est aussi pour l’homme adulte une condition fondamentale de la conversion au Judaïsme.
Suite(pluriel : cohanim = prêtre)
Le premier cohen gadol (grand-prêtre) a été Aaron, frère de Moïse. La fonction était héréditaire, et l’investiture se faisait par l’onction d’huile. Le cohen gadol était seul autorisé à franchir le rideau d’accès au Saint des Saints dans le sanctuaire, et seulement le jour de Kippour, pour invoquer le Nom imprononçable et demander le pardon de ses fautes, de celles des autres cohanim, et du peuple d’Israël tout entier.
SuiteLa reconnaissance par l’homme de ses péchés, accompagnée de la décision de ne plus fauter, constitue l’essence du repentir et le préalable à la demande de pardon (comment pardonner à qui n’a pas reconnu sa faute ?). Individuelle ou collective, elle exprime la prise de conscience humaine - D. n’ayant pas besoin que l’homme s’exprime pour connaître ses pensées et ses actes - qui doit déboucher sur le changement intérieur et la réparation des torts commis. Dans le Judaïsme, elle se fait directement à celui qu’on a offensé ou à D.
SuiteQuand le Tanakh parle du corps vivant, le mot hébreu est BaSaR
(d’une racine qui signifie « annoncer »). Traduit souvent aussi par « chair », il désigne l’humain tout entier - voire la parenté par le sang (Is. LVIII,7).
Un mot d’usage plus tardif : GouF, d’une racine qui donne l’idée de fermer, verrouiller, vient de l’hébreu biblique « GaF » ou « GueV » (« dos ») dont les dérivés désignent le cadavre (cf. 1 Chr. X, 12).
Frémissement non de peur, mais d’amour, et aussi pudeur intellectuelle qui s’interdit un regard arrogant sur la Transcendance, « la crainte de D. est le principe de toute connaissance » (Pr. 1,7).
Au-delà de la prise de conscience de l’homme face à ce qui le dépasse, au-delà de la frayeur sacrée (théophanie du Sinaï ; dans les Évangiles, apparition du Ressuscité) et, surtout, de la peur du châtiment divin, il s’agit de cette crainte révérencielle d’être indigne de la Révélation, ou de devoir être le support du divin.
SuiteSi les rites mortuaires y sont évoqués et décrits, il n’existe pas dans la Torah de prescription d’honorer les disparus. Il y est interdit, par contre, d’invoquer les morts ou de leur donner un viatique.
Dans le Judaïsme, les règles funéraires s’appliquent aux sept parents les plus proches. Quatre phases correspondent au travail psychologique du deuil :
– de l’instant du décès à l’inhumation, l’endeuillé est dispensé de l’observance des mitsvot et se consacre aux préparatifs funèbres ;
– durant sept jours de deuil complet à compter de l’enterrement, l’endeuillé, entouré par sa famille et les amis qui veillent à ce qu’il ne manque de rien, ne quitte pas la maison. La prière publique a donc lieu à son domicile ;
– suivent trois semaines de deuil moins strict ;
– dans le cas du deuil des père et mère, l’abstention de réjouissances dure les onze mois qui suivent le décès.
Du latin « spiritus », est une des traductions possibles d’un mot hébreu féminin - ROUaH - qui signifie « vent, souffle, haleine, respiration, colère », et aussi l’« esprit » en tant que principe de la vie. ROUaH désigne une force vitale qui imprègne l’univers. « Souffle Vital » de l’homme comme de l’animal (Gn VII, 22), support des sentiments et des pensées, c’est aussi une disposition intérieure ou une qualité reçue de D. (ainsi : un « esprit » de sagesse, de jalousie, de supplication...).
SuiteDe même que l’espace comporte des degrés de sainteté (par ordre croissant : la planète terre, la Terre « sainte », Jérusalem, le [Temple3166], le Saint des Saints), de même le temps se différencie entre jours ordinaires, fêtes, Chabbat et Yom Kippour (Ex XXXV ; Lv XXIII). Cette gradation se traduit dans les interdits plus ou moins rigoureux concernant l’activité possible le jour de fête.
SuiteEn hébreu, le verbe croire se rattache à une racine hébraïque qui exprime la solidité, la stabilité (la même racine que celle de AMeN) et, parlant de D., la fidélité et la vérité (Isaïe parle même du « D. de l’amen » Is . LXV, 16). Si l’homme a la EMouNaH (foi), D. est EMouNaH (constance). Le point de rencontre entre la EMouNaH d’Israël et la EMouNaH de D., c’est l’expérience de la sortie d’Égypte, prototype » de l’intervention divine dans le temps des hommes.
SuiteA partir du grec, translittération de l’hébreu « Guel HiNoM » : Vallée de Hinom. Nom d’un ravin situé à l’extérieur et au sud de Jérusalem, où les enfants victimes du culte à Moloch étaient passés par le feu. 2R XXIII,10). Par extension, désigne un lieu d’horreur et de souffrance. Il est devenu le terme usuel pour l’enfer (endroit où les méchants expient leurs péchés après leur mort), tandis que le SheOL est le terme générique qui désigne le tréfonds du monde et le séjour des morts.
A.-M. D.
Le terme « ghetto » est probablement une corruption de « gietto » (fonderie) et semble avoir désigné primitivement le quartier des fonderies de canon de Venise où les Juifs étaient relégués au XVIe siècle. En terre d’Islam, où le statut des populations non musulmanes était régi par la charte d’Omar (milieu du VII• siècle) les Juifs ont été relégués dans le mellah (Maroc), la hara (Tunisie), le mahalé (Perse) ...
SuiteAu sens religieux courant, la gloire est l’éclat, la splendeur et la grandeur des manifestations divines, ce qui justifie et suscite la louange et l’adoration.
Dans le texte grec de la Septante ou du canon biblique chrétien (formules de glorification dans certains Psaumes , fin du Notre Père - in Matthieu - ou en-tête d’épîtres de Paul), gloire est traduit par « doxa » : opinion, renommée. La manifestation essentielle de la « doxa » est la personne de Jésus elle-même.
SuiteÉtymologiquement : « peuple, nation ».
Dans le Pentateuque, le mot « goy » (pl. goyim) ou son synonyme « am » nomment n’importe quel peuple - y compris Israël : « Tu seras le père d’une multitude de nations » (Gn XVll,4) ; Dans la littérature prophétique, le terme fait davantage référence aux nations autres qu’Israël.
SuiteCe mot, qui appartient à la théologie chrétienne, n’a pas d’équivalent exact dans la pensée juive. Du latin « gratia » (aide), il désigne, dans la pensée chrétienne, l’aide surnaturelle qui rend l’homme capable d’accomplir la volonté divine. La [foi-(>3125], comme le salut, est un don, une œuvre de D. en l’homme. Il désigne aussi l’inspiration (cf. touché par la grâce), don gratuit de D., qui provoque une transformation de l’être. La grâce venue de D. retourne à D. sous forme d’actions de grâce(s).
Suite= « étude » (en araméen). La Michna elle-même a par la suite été étudiée et interprétée par plusieurs générations de Maîtres (les Amoraïm). Leurs commentaires forment la Guemara , écrite en araméen, sous deux présentations différentes, suivant les écoles où ils ont été rédigés - en Palestine , ou en Babylonie. C’est l’ensemble Michna + Guemara qui constitue le point de départ du Talmud. Alors que la Michna est ordonnée systématiquement, la Guemara offre une richesse et une diversité de propos qui reflètent la vie des siècles et des lieux où elle a été rédigée.
SuiteSignifie « récit » (de Pessah = la Pâque). En hébreu et araméen, et généralement traduite en langue vernaculaire, la Hagada est une anthologie : le récit de l’Exode, des prières et des bénédictions, les midrashim, les Psaumes et les chants qui la composent sont récités lors du Séder pascal.
Suite1) Les tout premiers Hassidim ont été au IIe s. avant notre ère, les Juifs de stricte observance qui se sont opposés à l’hellénisation de la Judée au temps des Séleucides, et qui ont fourni les rangs de la résistance armée des Maccabées.
SuiteTransposition gréco-latine de l’hébreu HoChIA NA. Acclamation en latin, c’est en hébreu une supplication : « sauve , de grâce ». On la trouve dans les Psaumes et, surtout, en refrain d’un poème liturgique chanté à SouKKot l fête des Tentes et notamment à Hochana Raba (7e jour de SouKKot) , jour où, selon la Tradition, D. décide de l’abondance ou de la rareté des pluies pour l’année à venir.
SuiteD’une racine hébraïque (H R B) qui signifie le passage au fil de l’épée, ou encore l’aridité. Traduit littéralement par « ruine, désolation », le Hourbane désigne spécialement la destruction du premier et du deuxième Temple de Jérusalem, vécue comme une double catastrophe majeure de l’histoire juive.
Suite« D. appela la lumière « jour » et les ténèbres, Il les appela « nuit ». Il fut soir, il fut matin, jour un » (Gn 1, 5).
Le jour est à la fois
Le « jour » et la « nuit » sont les premières œuvres auxquelles le Créateur donne Lui-même leur nom, unifiant ainsi les contraires dès leur origine. Si la lumière est déclarée « bonne » par D. il n’est pas dit qu’il répudie les ténèbres, ni que la lumière doive les effacer.
SuiteDans la vie juive, Roch Hachana, davantage qu’un « nouvel an », est le premier des dix « Jours redoutables » qui vont de Roch Hachana à Yom Kippour inclus.
SuiteEn hébreu « iehoudi » vient d’une racine qui signifie « remercier » ... Tout un programme pour celui qui porte ce nom ! Etymologiquement et historiquement, l’adjectif a deux acceptions : désigne l’habitant du royaume de Juda (jusqu’à l’Exil de Babylone - 586) et se traduit par « Judéen ».
SuiteLe juste (TSaDIK ; même racine que TSeDaKa - cf. charité) est le modèle de l’homme qui se comporte selon l’équité, la piété et l’amour. Ayant mis de l’ordre en lui et conscient de la nécessité de l’ordre physique et social, il est en mesure d’équilibrer oppositions et contraires. Le « juste parfait » est celui qui, solidaire des autres hommes, est responsable de l’influence qu’il exerce sur la collectivité où il vit. Dans un monde cassé par le mal, le juste montre le chemin de la lumière - son antithèse étant le méchant, dans la voie des ténèbres.
SuiteLittéralement : « réception » (de la Révélation) et, par extension « tradition ».
Dans le Talmud, le mot désigne les textes bibliques qui ne font pas partie du Pentateuque. A partir du XIIIe siècle, époque de la diffusion du Zohar (ouvrage principal de la Kabbale) , ce mot définit un courant de pensée ésotérique du Judaïsme qui considère la Bible (voire l’ensemble de la tradition juive) comme nous livrant un message codé, symbolique, archétypique. Le Zohar et le Talmud ont été perçus comme l’âme et le corps ou comme les deux faces - l’une , cachée , l’autre, dévoilée - de la Révélation contenue dans la Torah écrite.
SuiteRédigée en araméen (sauf la dernière phrase, en hébreu), cette prière de sanctification qui ne peut être dite qu’avec un quorum de dix Juifs, ponctue les phases importantes de l’office synagogal. Bien que cette glorification du Nom divin soit récitée à l’occasion d’un deuil et qu’il en existe une adaptation pour les orphelins, le Kaddich n’est pas « la prière des morts ».
SuiteBénédiction prononcée au-dessus d’une coupe de vin (le vin n’est pas l’objet de la bénédiction, mais le symbole de la joie qui accompagne la fête) au début et à la fin du Chabbat, des grandes fêtes et des cérémonies familiales telles que la circoncision, le rachat du premier-né ou le mariage. Rappelle la sanctification à laquelle la fête convie.
A.-M. D.
« Sanctification du Nom ». Le suprême devoir d’Israël est de glorifier et sanctifier le Nom divin, grâce à l’étude quotidienne de la Torah et à sa mise en acte. La nécessité de faire de ce monde un lieu de sainteté exige une détermination intime, un dévouement absolu - expression d’un amour total pour D. C’est ainsi que le martyre est qualifié de « Kidouch haChem ». (Noter cependant que le Judaïsme ne préconise pas le martyre pour arriver à la sainteté, et ne le justifie que pour trois cas de transgression forcée : l’idolâtrie, l’adultère et le meurtre).
A.-M. D.
Nom donné par les premiers traducteurs de la Bible en grec (la Septante, IIIe siècle avant notre ère) au troisième livre du Pentateuque en raison de son contenu : les lois des prêtres de la tribu de Lévi. En hébreu, le livre est désigné par Vayikra (« Il appela ») d’après le mot initial du texte.
A.-M. D.
Aujourd’hui encore, ce mot fait naître un sentiment de malaise chez bien des chrétiens. Du Nouveau Testament, - Évangiles, Actes de apôtres, Épîtres -, on retient le plus souvent les propos critiques de Paul envers la loi (Éphésiens 2,15), en oubliant les versets qui lui reconnaissent une valeur pour tout homme (Romains 7,12). Le souci de faire l’apologie de la foi chrétienne pousse certains responsables d’enseignement, dans la catéchèse comme dans la prédication, à se servir de la loi juive comme repoussoir.
Suite« Bouclier de David ». Image de la protection divine (cf. Gn XV, 1, Ps. VII, 11 ; XVIII, 36), probablement dessinée sur l’arme défensive de David.
La forme spécifique du Maguen David (étoile à six branches formée de deux triangles équilatéraux entrecroisés et inversés) évoque la totalité de l’univers et l’entrecroisement des mondes et des énergies. Les Kabbalistes lui attribuent une influence mystique.
SuiteDésignation injurieuse (marranos = cochons en espagnol) appliquée au XVe s. aux « nouveaux chrétiens » Juifs convertis en Espagne et au Portugal (le terme officiel étant « conversos »). En hébreu, on parle d’« ANouSsiM » (= contraints) pour désigner ceux qui ont été forcés de se convertir, que ce soit au Maroc sous le règne des Almohades ou au Yémen (XIIe-XIIIes.), dans l’Espagne wisigothe, dans l’Allemagne des XIe et XIIe s., en Perse jusqu’au XIXe s.
Suite« MaZaL » est un mot emprunté au mésopotamien et signifie, au sens propre, « étoile, constellation, astre » d’où, par extension et en référence aux cultes astrologiques de la Mésopotamie : « destin, chance » (cf. « né sous une bonne étoile »). L’hébreu biblique préfère désigner l’étoile par « KoKHaV ».
SuiteLa mystique juive s’attache à deux mystères fondamentaux : celui de l’Être suprême - ou « MaASsE MeRKaBa » (« Fait du Char ») - et celui de la création du monde - le « MaASsE BeReChIT » ( « Fait de la Création » ).
La racine R Kh B donnant l’idée de chevaucher une monture, la « merkaba » est, littéralement, un attelage. De manière spécifique, il s’agit du char céleste décrit au chapitre 1 du livre d’Ézéchiel.
Le messianisme est lié à la notion juive du progrès : l’Histoire a un sens, elle correspond à un projet. « Au commencement » conduit vers un aboutissement, la Création étant bonne... mais inachevée. Le messianisme juif est donc une affirmation optimiste de la réussite, in fine, de l’humanité.
SuiteDe l’hébreu « MaSHlaH » (oint), traduit en grec par « kristos ». Dans le TaNaKh, est « MaSHlaH » celui sur qui D. prescrit de verser l’huile d’onction : le roi et le prêtre, investis d’une fonction de représentants de la volonté divine (c’est ainsi que Cyrus est également appelé le MaSHiaH de D., (Isaïe 45,1). Celui qui devient messie est donc au service de D., il ne s’identifie pas à Lui.
SuiteÉtym. « recherche, enquête, étude approfondie ».
Inauguré par Esdras et appliqué au texte biblique, le midrach est une technique d’exégèse qui vise à le commenter ou à l’interpréter, pour en dégager le sens profond qui n’apparaît pas à première lecture. Le midrach est une analyse minutieuse des virtualités, des implications et des applications de la Torah écrite. Un même verset peut donc donner lieu à des enseignements différents, qui se juxtaposent ou se complètent.
D’une racine qui signifie « rassemblement , concentration ». Dans le récit de la Création, ce mot désigne l’amas des eaux réunies pour former les mers (Gn 1, 10). Ailleurs dans la Bible, il sert à désigner un réservoir ou une piscine.
Plus particulièrement , ce qu’on appelle « le mikvé » est un bassin rituel, situé en principe à proximité d’une synagogue (voire dans ses murs), alimenté par une source naturelle exclusivement, assez profond pour qu’un adulte puisse s’y immerger, dans un but de purification.
Avant d’être un prodige qui suscite l’émerveillement, un miracle est un signe qui doit interpeller la collectivité.
Dans la Bible, le miracle est lié à la prophétie ; ce qui distingue les miracles opérés par Moïse de ceux des autres prophètes, c’est que les premiers ont eu lieu aux yeux de la nation (égyptienne, puis hébraïque) tout entière.
SuiteCe mot traduit deux mots hébreux : RaHaMim (entrailles, matrice) et HeSeD (faveur, grâce, amour). Le premier se réfère à un attachement instinctif, le second à une fidélité secourable dans le cadre de l’Alliance. Évoquer les « RaHaMim » de D., c’est se référer à Son sentiment maternel/paternel de tendresse et de compassion (Ps 103 ,13 ; Mal III, 17), tandis que Son HeSeD évoque une bonté absolue, faite de lumière et de bénédiction sans borne.
SuiteNous sommes souvent victimes du sens premier et péjoratif de ce mot, tendant à n’y voir qu’une énigme indéchiffrable, donc un point qui demeure obscur et ne peut rien apporter à personne. Lourd héritage du siècle des Lumières et du rationalisme contemporain. Néanmoins, ce terme demeure dans la théologie et dans la liturgie des chrétiens : l’Église catholique proclame « Il est grand, le mystère de la foi » dans la Prière Eucharistique I, et l’Église d’Orient parle des « Saints Mystères » à propos de l’Eucharistie.
SuiteMême s’ils ne forment que des groupuscules plus ou moins marginalisés, l’impact des négationnistes risque de ne pas être négligeable sur un public qui, de prime abord, accepte l’idée qu’il est « légitime » de discuter du génocide et que plusieurs thèses peuvent être défendues, qui auraient une égale valeur scientifique.
Quels dangers représente le négationnisme ?
« Dieu », traduction générique en français de tous les noms divins, vient du latin et du grec (Deus/Théos). L’Unique a été ainsi adapté à la mythologie gréco-latine (comme au Wotan de la mythologie germanique sous le nom de Gott). Ce qui pose - fût-ce de manière inconsciente - un des problèmes essentiels du dialogue entre Juifs et Chrétiens.
SuiteL’idée spécifique de « nouvelle Alliance » apparaît chez les prophètes du VIe siècle avant notre ère, Jérémie et Ézéchiel. Mais cette « nouvelle Alliance » ne rompt pas le lien entre D. et Son peuple, elle n’annonce pas la caducité des alliances précédentes : elle est renouvellement de l’exigence divine comme voie de salut (notion qui, elle, est effectivement nouvelle par rapport à la période mosaïque et qui est liée à l’apparition de l’attente messianique).
SuiteTravail collectif du Groupe AJCF de Lille
Ce terme a des ambigüités, qu’il convient de relever. Son acception évolue au cours du temps et selon les lieux. Né dans la Grèce antique, le terme a été rapidement christianisé ; inversement, sa signification a récemment quitté le strict domaine religieux, pour s’élargir et désigner toute activité cherchant à dépasser les divisions et les polémiques.
SuiteCe nom désigne (dès le - Ve s., sous la plume d’Hérodote) la région côtière entre le Liban et la mer Rouge que les Philistins, venus de Crète au - XIIIe siècle, avaient envahie. Les livres bibliques de Josué et des Juges relatent les combats que Philistins et Hébreux - arrivant d’Égypte à la même époque - eurent à mener. Le « pays des Philistins » s’appellera ensuite pays d’Israël puis, à l’époque hellénistique, Judée. Après l’écrasement de la révolte judéenne de 132-135 contre Rome, la région, interdite aux Juifs, fut dénommée « province de Syrie-Palestine ». Entre Asie et Afrique, occupée au fil des siècles par les Byzantins, les Perses, les Arabes et les Croisés, puis province de l’empire ottoman, elle a de tout temps été une zone stratégique.
Suiteen Hébreu « MaAMaR » ou « DaVaR »
Lorsqu’elle est énoncée par D. (directement ou par l’intermédiaire des prophètes), la Parole est à la fois révélation, annonce, commandement. Pour la pensée hébraïque, il y a deux types de parole : le « MaAMaR » et le « DaVaR ». Dans les deux cas, elle est le moyen privilégié de la Révélation (D. ne pouvant être vu).
SuiteLes racines des trois termes les plus fréquents pour désigner le péché sont :
– HeT : « rater la cible » (le contraire de la racine ToRaH « viser juste »), peut se traduire par « acte manqué » et désigne la faute commise par inadvertance, par manque de vigilance. C’est un manquement à soi même, un « ratage ».
– PeCHA : « rébellion », c’est la faute faite dans un esprit de révolte, de rupture ;
– AVoN : « tort, distorsion » désigne la faute intentionnelle.
Le Judaïsme ignore la notion de péché originel (c’est Augustin qui l’a systématisée au IVe siècle). L’histoire d’Adam et Eve, dans la perspective juive, est une préfiguration de la vie humaine : la faillibilité est la condition du dialogue avec D.
SuiteLa Torah indique trois fêtes de pèlerinage (CHaLoSH ReGaLiM cf. Ex XXIII, 14) « ReGaLiM » signifiant « fois » (trois fois) ou « pieds » : le pèlerinage est une montée au sanctuaire qui se fait à pied. Ces trois pèlerinages sont prescrits par la Torah à temps fixe : à Pessah/Pâque, Chavouot/Pentecôte, Souccot/fête des Tentes - aux temps de la germination, de la moisson et de la récolte d’automne.
Le pèlerinage ne vise pas à sacraliser l’espace du sanctuaire. C’est avant tout un « cheminement », une « montée à pied » qui doit conduire non à une « extase », mais à une rencontre. Le pèlerinage biblique vise à faire comparaître les hommes d’Israël devant D., collectivement, en une sorte de rassemblement national, au terme d’une saison et de sa récolte.
A la fois conscience de la faute et regret de l’avoir commise, volonté d’en réparer les conséquences et ferme résolution de ne plus la répéter, la TeCHouVa est, littéralement, le fait de « s’engager en retour ».
SuiteDans la Bible, nom donné au géniteur, voire aux ancêtres communs d’un groupe. Nom également de ceux qui détiennent l’autorité (chefs de corps de métier, prophètes ayant des disciples, etc.). A l’époque talmudique, désignation honorifique réservée aux Sages éminents (cf. « les Maximes des Pères »).
SuitePessah est
Cette appellation est une traduction approximative de AM SeGouLaH (Ex. XIX, 5, Deut. VII, 6, Eccl. Il, 8 et 1 Chr. XIX, 3) qui signifie littéralement « peuple joyau » (SeGouLaH : objet de valeur, trésor).
Cette notion de « peuple élu » a souvent été déformée dans le sens d’une suprématie attribuée à Israël. Or, si Israël est un « joyau », ce choix ne vient pas de lui, mais du pur amour de D., de la fidélité divine à la promesse faite à Abraham.
SuiteFormé au IIe siècle avant notre ère, un courant d’opposition - au cumul de pouvoirs politique et religieux, à l’influence de la culture hellénistique, et au nationalisme agressif des derniers Maccabée - a été formé par les « peruchim » (séparés). Ce mouvement pharisien a évolué au temps de l’occupation romaine (1er siècle avant, 118 siècle après) vers une activité moins politique et davantage préoccupée de législation religieuse. L’institution centrale où ils ont élaboré leurs décisions a été le Sanhédrin, assemblée de 71 membres dirigée par un « couple » de maîtres (président du Sanhédrin et président du tribunal).
SuiteTitre donné tout d’abord aux Sages (de « rab » en Palestine ; « rav » en Babylonie : « rabbi » = « mon maître »), reconnaissant leur qualification pour toute décision concernant la Loi - qualification qui ne devait pas être rétribuée, ce qui impliquait donc une activité professionnelle ou une fortune personnelle. L’ordination (semikha) était donnée par imposition des mains.
Suite« Chapitres des Pères » ou, plus couramment « Maximes des Pères ». Autre traduction possible : « Chapitres des Principes » (principes de vie selon la Torah).
Il s’agit d’un Traité de la Michna comprenant les enseignements des Sages - les « pères » de la période talmudique , jusqu’à la clôture de la Michna.
Du russe po (entièrement) gromit (détruire) : l’assaut d’une population contre une autre, avec pillage et meurtres. Dans toutes les langues, un pogrom désigne le massacre des Juifs en Russie. Précurseurs, les Cosaques de Bogdan Chmielnitzcki avaient déjà ravagé la communauté polonaise en 1648-1649.
SuiteEn hébreu TeCHouVa, d’une racine signifiant « retour », « réponse » et qui peut s’appliquer à D. (Gen. VI, 6, 1 Sam. XV, 11, Jér. XXVI, 13).
Appliqué à l’individu ou à la communauté, le mot signifie à la fois un retour « jusqu’à D. » (Deut. XXX, 2 ; Osée XIV, 2), un retour sur soi-même pour changer d’orientation de vie, et aussi une « réponse » à la question fondamentale, posée à tout homme depuis Adam : « où es-tu ? » (que certains commentaire paraphrasent : où en es-tu ? »).
SuiteCette fête est - dans sa célébration - la plus profane du calendrier* juif. Suivant le Livre d’Esther, elle commémore le sauvetage des Juifs menacés, en Perse, de la première « solution finale » de leur Histoire.
Son nom évoque le « tirage au sort » ( « Pour », pluriel « pourim ») du jour de l’extermination par le premier vizir d’alors.
SuiteLe substantif français « révélation » n’a pas d’équivalent en hébreu biblique, mais se trouve dans le Talmud. La racine du verbe hébreu que nous traduisons par « révéler » peut également signifier « mettre à découvert », « dénuder », mais aussi « émigrer », « être exilé ». La Révélation est à la fois exil de D., et présence à l’homme.
SuiteCe nom - littéralement : « tête de l’année » - n’apparaît dans le Tanakh qu’en Ezéchiel XL, 1. Le premier jour du mois de Tichri, à la charnière de l’année agricole (« ...la fête de la récolte au renouvellement de l’année » Ex. XXXIV, 22), est la seule fête qui dure deux jours en Israël comme en Diaspora.
SuiteLe mot hébreu « TeFiLa » (prière) vient d’une racine qui signifie juger. D’après l’étymologie, celui qui prie est en situation d’ « auto-jugement » (le verbe HiTPaLeL, prier, étant à la forme pronominale) ; une injonction rabbinique met cela en évidence : « lorsque tu pries, tu te juges, sache devant Qui tu te tiens ! » Prier nécessite donc une concentration dirigée de la ferveur (KaVaNa), une tension vers le service de D., étayées par une attention minutieuse aux textes prononcés.
SuiteLa racine hébraïque du mot (R A’) a pour sens « paître », « pâturer ». Le « R A’ » est, étymologiquement, celui avec qui on partage le même pâturage.
Le verset traduit habituellement par « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Éternel ». (Lévitique XIX, 18) peut signifier, littéralement pour la première partie : « tu aimeras ce qui est à ton compagnon (le compagnon étant « celui avec qui on partage le pain » au sens étymologique français). Autrement dit, aimer celui avec qui on partage le quotidien, c’est respecter tout ce qui lui appartient - sans toutefois être obligé d’accepter ce qu’il peut penser ou faire de mal ! « Comme toi même », c’est-à-dire : dans la mesure et de vos besoins ou désirs communs, et de vos limites communes.
SuiteLa nomination d’un roi qui gouverne Israël est prévue par la loi mosaïque (Dt XVII, 14-15). Cette éventualité, consécutive à la conquête du pays, est déterminée par le consensus du peuple. L’histoire d’Israël ne commence donc pas avec l’instauration d’une dynastie, la royauté n’est pas prescrite à Israël pour se défendre ou conquérir, et le roi n’est pas le personnage prépondérant de l’histoire biblique.
SuiteTerme du vocabulaire philosophique grec, désignant la « prévoyance » divine attribuée aux dieux par les Stoïciens : toute créature ou événement a un rôle voulu par la divinité en vue d’un projet défini.
Ce terme n’apparaît que dans la Bible catholique (livre de la Sagesse XIV, 3, 5, livre influencé par la pensée grecque). Désignant d’abord le gouvernement de D. sur la création, le terme a fini par désigner D. gouvernant le monde (d’où la majuscule lorsque la providence est ainsi personnifiée).
SuiteMaLKHouT : un seul mot en hébreu biblique sert à désigner le champ d’exercice du pouvoir (royaume), la dignité (royauté), et l’exercice effectif du pouvoir (règne).
Dans la perspective du monothéisme éthique, la souveraineté ne se trouve pas chez le roi, ni chez le prêtre, ni dans une caste, ni dans le peuple pris dans son ensemble. elle réside au-dessus de la volonté humaine, dans l’Absolu divin : D. seul règne sur Israël, même au temps de la monarchie et de la prêtrise (ce que les prophètes ne cessent de rap peler), et il n’est d’autre légitimité du pouvoir que la conformité à la Torah - règle de conduite pour le roi comme pour le citoyen, et condition de la paix.
SuiteSans mélange , sans défaut, net, voire éclatant - ce qui s’obtient par épuration ou purification.
L’idolâtrie et les coutumes des peuples païens étant impures puisque faites de mélanges des genres, les règles du pur et de l’impur enseignées dans la Torah sont destinées à préserver Israël des confusions - incompatibles avec le monothéisme.
Le nom des Sadducéens est dérivé de la dynastie de Sadok (grand prêtre au temps de Salomon) considérée comme lignée sacerdotale légitime au temps du second Temple. Constitués en caste, appuyés par les éléments conservateurs de la société juive, ils ont cumulé les privilèges de la richesse et de la collaboration avec le pouvoir (hasmonéen, puis romain), ce qui a contribué à leur impopularité. De plus, le grand prêtre n’était plus qu’un fonctionnaire nommé par le prince ou par le procurateur romain.
SuiteLes quatre premiers versets du livre des Proverbes ne donnent pas moins de dix synonymes en hébreu pour désigner la sagesse.
Aptitude humaine, acquise par l’expérience ou l’éducation, elle est avant tout pour la pensée biblique une sagesse pratique - telle celle de l’artisan expérimenté, de l’homme qui a beaucoup vécu, ou de celui qui a beaucoup étudié. Art de réussir dans la vie fait de bon sens et de prudence, méthode de progrès moral animée par l’amour révérentiel pour D., elle n’oppose pas la foi et la connaissance, l’expérience du monde et l’expérience de D., mais en définit les domaines.
SuiteNe signifie pas la perfection ou la pureté, encore moins une divinisation, mais l’idée de « séparation » (selon la racine du mot hébreu : K D Ch). La sainteté est un état ; la sanctification est une célébration - en paroles et en actes - de la sainteté. Ainsi le Chabbat est-il saint par essence ; mais D. charge Israël de le sanctifier dans le monde.
SuiteL’espérance du salut et de la rédemption repose sur deux prémisses : notre statut de créature (limitée et mortelle) et le monde tel qu’il est (déchiré par la violence). Espérance dont une expression majeure dans le Judaïsme sera le messianisme.
SuiteHabitants de la capitale du royaume d’Israël bâtie au - IXe siècle par Omri, et de la région qui l’entoure. Après la chute du royaume en - 721 sous les coups de l’Assyrie, les vainqueurs ont opéré un transfert de populations, déportant les habitants de la Samarie et la repeuplant avec des déportés d’autres régions de l’empire (2 Rois XVII, 24-41). Ces nouveaux habitants ont adopté un culte qui mêlait l’adoration du D. d’Israël à celles d’autres divinités.
SuiteDu grec « synedrion » : assemblée. L’origine, le fonctionnement et les attributions du Sanhédrin sont décrits dans le Traité du Talmud du même nom.
L’origine biblique de cette assemblée se trouve tout d’abord dans la prescription faite à Moïse de s’adjoindre 70 anciens pour l’aider dans sa mission, et dans l’instauration d’une juridiction sacerdotale suprême (Deut. XV II, 8ss). Seul le roi Josafat (- 870 - - 848) a fait siéger cette assemblée aux temps bibliques (2Ch. XIX ,8-11).
SuiteD’une racine hébraïque qui signifie « accuser, s’opposer à ». Nom commun, signifie « obstacle, adversaire, accusateur ». Avec l’article , désigne le tentateur de D. ou de l’homme, le satan dont le Talmud dit qu’il est la même chose que le mauvais penchant et l’ange de la mort (Traité Baba Batra 15a). Il ne s’agit donc pas du diable, malgré la traduction grecque par « diabolos » (calomniateur) , ni du père des démons.
SuiteLes scribes sont tout d’abord ceux qui ont collecté les textes saints. Le Pentateuque était sans doute complet à l’époque d’Esdras (- Ves.) puisque la lecture en a été faite alors (Né. VIII) . Experts dans la Torah, les scribes savaient non seulement l’écrire, mais l’expliquer et l’interpréter, provoquant dès l’exil de Babylone l’essor de la synagogue comme lieu d’enseignement. C’est pourquoi la tradition juive a pu dire que les scribes ont remplacé les prophètes.
SuiteLittéralement « ordre ». Désigne le rituel domestique de la première nuit (en Israël) ou des deux premières nuits (en Diaspora) de Pessah, et qui est au cœur de la fête.
Ce rituel immuable (dont les détails se trouvent dans le traité talmudique Pessahim) vise à susciter et soutenir la curiosité des enfants au récit de la sortie d’Égypte. Il est d’ailleurs introduit par quatre questions posées par le plus jeune assistant, et les réponses apparaissent au fur et à mesure de la lecture de la Hagada et des commentaires libres qui l’accompagnent, à l’initiative des participants. Suivant la richesse des commentaires et le degré de participation, un Seder peut durer jusqu’à l’aube !
SuiteD’une racine qui signifie « être dévasté », c’est un mot biblique qui peut signifier « lieu désolé », « jour de tourmente », « malheur subit », « désastre ».
Depuis cinquante ans, ce mot désigne de manière spécifique l’hécatombe des Juifs d’Europe organisée par les nazis. A bien des égards, il est préférable au terme « Holocauste », d’une part parce que ce dernier induit l’idée - fausse au plan humain, et insupportable au plan théologique - que les Juifs massacrés auraient été offerts en sacrifice ; d’autre part pour préserver la particularité de la politique de persécution et d’extermination du IIIe Reich.
SuiteD’une racine qui signifie« marquer, signaler, caractériser ».
Nom cananéen de la forteresse de Jébus sise sur un piton rocheux sur plombant le Cédron ; appliqué ensuite à toute la ville de Jérusalem. La Ville sainte étant caractérisée par la Présence de D., les prophètes ont pu dire que « de Sion vient la Torah » (Is. 11,3) ou « L’Éternel rugit de Sion » (Am. 1,2). Dans les textes postérieurs, Sion est l’équivalent poétique de la Montagne du Temple, et, par extension, désigne la source de la spiritualité, « La fille de Sion » est une métaphore pour désigner la population de Jérusalem.
SuiteL’hébreu désigne la souffrance de deux manières :
– SeVel - dont la racine signifie (sup)porter un fardeau, un chagrin, une faute. En sont dérivés SaVLaNouT (patience) et SoVLaNouT (tolérance) .
– YiSsouR - dont la racine signifie corriger, exhorter, instruire (le substantif tiré de cette racine - MouSsaR - désigne la « morale »).
Selon cette double étymologie - dont il faut noter qu’elle est positive - la souffrance serait donc à la fois un chemin de patience et un enseignement. Aucune souffrance n’est pourtant désirable, même à titre d’expiation ! « La souffrance t’est-elle chère ? Ni la souffrance, ni son salaire » (Berakhot 5b).
SuiteLe cycle des têtes de pèlerinage et celui des fêtes d’automne - après Roch Hachana et Yom Kippour - s’achèvent à Soukkot (« tentes, cabanes »), qui se démultiplie elle-même en trois autres fêtes. Soukkot, pour rappeler ce qu’ont été la vie des Hébreux dans le désert et la protection divine, se matérialise par une cabane où il convient de vivre durant sept jours (Lév. XXIII, 34-42 ; Dt. XVI, 13-17).
SuiteMot d’origine grecque. Étymologiquement : « assemblée, réunion ». A l’origine, lieu de réunion civique dans le cité grecque. Puis, à l’époque hellénistique du Judaïsme (à partir du - IIIe siècle), a désigné la réunion communautaire puis, par extension, le lieu de cette réunion. La traduction en hébreu du mot est « beit haknesset » (maison d’assemblée.)
SuiteMot d’étymologie latine - de talis, « tel », traduit en hébreu par « œil pour œil » ou « mesure pour mesure ». Nomme le principe suivant lequel la sanction doit être une réparation équivalente à l’offense. Principe affirmé dans la Torah (Ex XXI, 23-25 ; {}Lv XXIV , 19 ss ; Dt XIX, 21), dans le code d’Hammourabi ... et dans le code Napoléon (« tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer »).
Dans la Torah, ce principe ne concerne que les préjudices corporels involontaires - l’assassinat ne supportant aucune compensation - et vise à limiter les excès de vengeance (cf. la vengeance primitive d’un Lamek in Gn IV, 23-24).
Le TaLiT, châle blanc rectangulaire qui doit recouvrir le corps à partir des épaules, ne vaut comme vêtement du prière que par les TSiTSiT qui le terminent aux quatre coins (la bénédiction prononcée au moment de s’en revêtir ne mentionne d’ailleurs que le commandement de « s’envelopper des TSiTSiT »). Il est porté pendant la prière du matin (y compris les jours de ChaBaT et de fêtes) et, exceptionnellement, à l’office du soir de YoM KiPouR.
SuiteÉtymologiquement « étude de la Torah », correspond à un devoir fondamental et permanent de la vie juive : toute étude de la Torah ou de ses commentaires, toute participation à une conférence donnée par un érudit du Judaïsme, est « talmud Torah ». Désigne aussi ce qui est enseigné aux enfants de la communauté en dehors de la transmission familiale, et l’approfondissement systématique de toutes les sources du Judaïsme qui leur est proposé. Par extension, désigne le lieu de cet enseignement.
SuiteDésigne la Bible hébraïque. Abréviation à partir des initiales des trois recueils qui la composent : Torah (Pentateuque, ou en hébreu : Houmash), Neviim (Prophètes), Ketouvim (Ecrits ou Hagiographes). Le mot « Bible » est la transcription du grec « ta Biblia » : les Livres. Le TaNaKh - et, en particulier, le Houmash - ne peuvent être étudiés sans leurs commentaires traditionnels (celui de Rachi étant le plus connu).
A.-M. D.
Les « TeFiLiN » sont les accessoires de la prière (« TeFiLa ») : il s’agit de deux cubes de cuir noir contenant des bandes de parchemin sur lesquelles sont écrits les versets d’Ex XIII, 1-10 & 11-16 ; Dt VI, 4-9 & XI, 13-21.
SuiteMot traduit du latin. A l’origine, le templum était une portion du ciel délimitée par le bâton de l’augure romain pour y observer les phénomènes naturels ou le passage des oiseaux. Il en est venu à désigner le lieu, puis l’édifice où se pratiquait cette observation. L’équivalent grec temenos comprend le même radical tem : couper, délimiter.
Cette notion de délimitation se retrouve dans la conception hébraïque du « sanctuaire » : si on traduit littéralement ce terme - BeiT HaMiKDaCH (maison de sainteté), la racine K D Ch contient l’idée de séparation.
SuiteDans la pensée juive, l’ère messianique fait encore partie de !’Histoire, elle n’est ni son terme, ni son au-delà : elle est « de ce monde », parachèvement du projet de D. d’un monde de paix et de justice à l’échelle de l’humanité tout entière. A cet égard, l’espérance messianique juive est une foi dans la perfectibilité du genre humain, dont I’ « âge d’or » est ainsi situé non à l’origine, mais à la fin des temps.
SuiteDe même qu’il y a une gradation de la sainteté dans le temps, de même il y en a une dans l’espace, de la planète terre au Saint des Saints du Temple. Chaque gradation correspond à un statut, défini par un ensemble de règles et d’obligations : plus un endroit est « saint », plus ces règles sont rigoureuses, et plus le groupe humain qui l’occupe a des obligations spécifiques.
Suite« La terre était ToHOU VaVoHOU », nous dit Gn 1, 2. Ces deux termes sont de traduction malaisée : informe et vide ? désolation et chaos ? Peut-être sont-ils le nom, d’étymologie étrangère (phénicienne, araméenne, égyptienne ?) des divinités du chaos primitif. La Bible affirme par contre le Créateur unique et transcendant qui efface le tohu et bohu pour faire un monde qui a du sens.
SuiteAu sens étymologique « lancer » ou (selon une autre forme de la même racine hébraïque) « instruire ». On pourrait traduire par « pro-jet ». La Torah est l’enseignement donné par D. à Moïse au Sinaï, concernant le projet divin sur l’humanité, qu’Israël a pour vocation de mettre en œuvre. Cet enseignement révélé, repris par les prophètes, explicité par les rabbins dans le Talmud, est transmis depuis lors de génération en génération.
SuiteCe sont les franges (prescrites en Nb XV, 37-41) qui prolongent les quatre coins de tout vêtement carré, comme un symbole de l’ensemble des mitsvot à accomplir (toutes proportions gardées, les TSiTSiT sont pour le Juif pieux ce qu’est le mouchoir noué dans la poche, pour ceux qui veulent se souvenir de quelque chose d’important !).
SuiteDans la pensée occidentale, héritière de la pensée grecque, la vérité est une entité métaphysique extérieure à l’homme. Sa réalité se fond dans l’unité supposée de la Raison.
Dans la pensée sémitique, la vérité est plutôt une « fiabilité » : une manière d’être qui suscite et justifie la confiance et l’adhésion (la racine du mot hébreu qui la nomme est d’ailleurs proche de celui qui désigne la foi (voir Amen). Elle est dans ce qui dure et subsiste : non dans ce qui est achevé et définitif, mais dans le questionnement, l’expérimentation, la vie. Elle ne s’exprime pas dans un principe abstrait, mais à travers ce que je fais.
SuiteDans la législation sacrificielle, le « vœu » (NeDeR) désigne l’offrande volontaire d’une personne qui a au préalable annoncé publiquement son intention (on retrouve cet usage dans l’office synagogal, quand un membre de l’assemblée, appelé pour la lecture de la Torah, s’engage publiquement à faire un don en faveur de la communauté).
Personnel et volontaire, il est un engagement qui doit toujours être honoré (cf. Nb. XXX, 6sq. ; Deut. XXlll,22), et qui a une valeur juridique : les différents vœux font l’objet de règles d’application et d’annulation qui sont précisées dans le Talmud.
SuiteLittéralement « main et nom » : hébraïsme qui désigne un monument commémoratif (cf. Is. 56,5).
Le mémorial qui porte le nom de Yad Vachem a été élevé à Jérusalem pour les victimes de la Shoah. Il abrite une synagogue, une bibliothèque pour conserver les archives des communautés disparues, un musée de la Shoah, une crypte où brûle une flamme perpétuelle et où sont gravés, sur le sol, les noms des 21 principaux camps de la mort, un « pavillon des enfants » où résonnent jour et nuit les noms des 1 500 000 enfants morts dans les camps. A l’extérieur, « l’allée des Justes des Nations » est bordée de plantations faites au nom de ceux qui, au péril de leur vie, ont sauvé des Juifs en Europe hitlérienne. Des sculptures en plein air rappellent le combat du ghetto de Varsovie et la souffrance des victimes de la « solution finale ».
A.-M. D.
Fête la plus respectée des Juifs du monde entier malgré l’ascèse qu’elle implique, ce jour d’expiation et de pardon est un événement à la fois spirituel et psychologique. Porteur de régénérescence et d’apaisement, il est l’occasion pour l’homme de s’améliorer, de s’ajuster à ce qu’il devrait être.
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