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Retour de Rome

Me voici rentrée de Rome, où j’ai eu la joie et la chance de participer au colloque annuel de l’ICCJ, dont le thème était cette année, dans le cadre du 50e anniversaire de Nostra Aetate, « Le passé, le présent et le futur des relations judéo-chrétiennes ».
Nous étions plus de 250 participants, venus d’une trentaine de pays, souvent très éloignés (Philippines, Australie, Nouvelle Zélande, ou plusieurs du vaste continent américain…), et magnifiquement accueillis par l’ « Amicizia ebraïca-cristiana » de Rome et ses sœurs italiennes, très présentes.

La France aussi était bien présente, avec 11 participants, dont la majorité faisait partie de l’AJCF.

Ce furent des journées si riches, si denses, que plutôt que d’essayer d’en faire une synthèse, j’ai choisi de livrer quelques phrases relevées au passage :

« Chrétiens et Juifs sont des frères jumeaux issus du père unique qu’est le judaïsme biblique ».
« Il nous faut favoriser une esthétique du dialogue, montrer au monde comme est belle la différence ».
« La vérité d’une cause ne signifie pas la fausseté d’une autre mais nous rend plus conscients de notre diversité… La vérité ne peut être exclusive ».
« Le plus grand changement dû à Nostra Aetate : L’ennemi d’hier est devenu l’ami d’aujourd’hui ».
« Par l’Incarnation, le mystère de Dieu est entré dans le monde créé et y agit de façon cachée ».
« Il nous faut non plus seulement parler ensemble, mais agir ensemble ».

Deux affirmations m’ont particulièrement frappée :
Celle d’un universitaire juif américain, disant que Paul, longtemps considéré comme le principal responsable de la séparation entre Juifs et chrétiens, était peut-être maintenant celui qui pouvait le mieux les aider à se rapprocher, une « clef » de leur dialogue…
Cette autre, venue d’un rabbin juif, exprimant le souhait que nous parvenions, Juifs et chrétiens, à trouver un « langage religieux commun », une forme de prière commune, qui éviterait bien sûr tout syncrétisme mais permettrait à d’autres croyants d’y entrer, simplement pour qu’ensemble nous puissions tous louer Dieu et dire au monde « la beauté de la création et la bonté du Créateur pour l’univers ».

Mais j’aimerais privilégier deux phrases, peut-être les plus importantes selon moi : celle-ci, prononcée lors de la séance inaugurale :

« Avec Nostra Aetate, ce n’est pas d’abord l’Église qui s’ouvre enfin au judaïsme ; c’est l’Église qui revient enfin à un christianisme plus chrétien »,

et celle-ci lors de la séance conclusive :

« ‘Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain peine le travailleur’, dit le psaume. Peut-être notre première tâche pour faire avancer le dialogue est-elle de prier... »

Jacqueline Cuche

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