Les protestants ne la fêtent pas parce que cette fête n’a pas d’origine dans le Nouveau Testament, qui ne dit rien sur la mort et la montée au ciel de Marie. Les Pères de l’Église n’en diront rien non plus !
C’est au Vème siècle, avec l’apparition de la littérature apocryphe, que la « Dormition de la Toute sainte Mère de Dieu » va être l’occasion d’une fête très populaire, avec des processions et des homélies sur ce thème, telles celles de Jean de Thessalonique (mort en 630) ou de Jean de Damas (mort en 719).
Les icônes multiples en révèlent le mystère et la foi des chrétiens.
C’est l’empereur Maurice (582-602) qui en fixa au 15 août la date de la célébration.
La date fut adoptée, très vite, sous le nom de fête de l’ « Assomption de Marie », à Rome, par le pape Serge Ier (687-701), pour le monde latin.
En France, Louis XIII, en difficulté lors de la guerre de Trente Ans, voua le royaume de France à la Vierge Marie le 15 février 1638. Puis, la paix survenue, il ordonna de célébrer Marie le 15 août, par des processions dans toutes les villes et villages de France, tradition qui demeure encore en quelques lieux.
Bonaparte lors du Concordat garda ce jour comme chômé et la loi de 1905 n’y toucha pas.
C’est tardivement, après un long processus de réflexion théologique sur le rôle de Marie dans l’histoire du salut, que le pape Pie XII, le 1er novembre 1950, proclama le dogme de l’Assomption de Marie, reconnu par les seuls catholiques :
« …. La Vierge Marie, … après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été enlevée en corps et en âme à la gloire céleste [….] elle n’a pas été soumise à cette loi de rester dans la corruption du tombeau et n’a pas dû attendre la rédemption de son corps jusqu’à la fin du monde ».