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Agada

Étymologiquement « légende ».

Dans le Talmud, la Agada est, d’une part, l’interprétation de versets bibliques qui ne fournissent pas de conclusion halakhique, et d’autre part l’ensemble des récits historiques ou symboliques, qui relèvent davantage de l’imaginaire que de la logique.

Souvent légendaires, ces enseignements reflètent la morale et la science populaire contemporaines des rabbins qui les donnent, leur conception du monde et leur mysticisme, et visent à toucher le cœur et l’esprit d’un vaste public. Ils illustrent ainsi les discussions halakhiques.

La agada est une exégèse édifiante qui reçoit son autorité du maître qui l’énonce, une explicitation de la halakha à l’usage du grand public. Cette exégèse aussi répond à des règles herméneutiques (fixées par rabbi Eliézer).

Les récits et discussions portant sur la agada - souvent pleins d’humour
 témoignant de ce que, pour les rabbins du Talmud, tout était porteur de sens.

Quant aux légendes dans lesquelles le Tout-Puissant ou les anges sont dépeints comme des personnages humains, il est possible qu’elles soient un discours ésotérique exprimé de manière simple à un public peu instruit.

La agada a fait l’objet de recueils tels le Menorat haMaor (XIVe siècle), le Ein Yaakov (XVIe) et le Tseéna oureéna (en yiddish, destiné aux femmes, XVIe).

Dans la réalité de l’enseignement et de l’étude, halakha et agada s’entremêlent, d’une part en fonction des prédispositions ou du goût des Maîtres du Talmud pour telle ou telle forme d’enseignement d’autre part parce que les associations d’idées les conduisent du texte biblique (source de la halakha) à un exemple tiré de la vie courante ou de réminiscences historiques ou scientifiques (agadiques) ... et vice-versa : halakha et agada se fournissent l’une à l’autre des arguments et des thèmes que les Sages du Talmud examinent méthodiquement. Elles sont toutes deux, indistinctement, à la base de la tradition juive.