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Dialogue avec le judaïsme : l’engagement du Cardinal Koch

L’Eglise catholique devra « mener une réflexion théologique approfondie, pour éclairer le nouveau rapport avec le judaïsme développé après Nostra aetate », mais aussi « conduire le dialogue avec les juifs aux côtés des chrétiens orthodoxes », estime le cardinal Koch, qui invite à « continuer avec élan, patience et persévérance » en ce domaine.

C’est le P. Norbert Hofmann, secrétaire de la Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme, qui rapporte les propos du cardinal Kurt Koch, président de la Commission, dans l’édition italienne de L’Osservatore Romano du 17 janvier 2013.

Le P. Hofmann indique qu’une assemblée de sa Commission a eu lieu du 28 au 30 octobre 2012, avec 8 consulteurs et 18 délégués responsables des relations avec les juifs de conférences épiscopales engagées de façon significative dans le dialogue.

Perspectives d’avenir

Dans ce contexte, lors du discours d’introduction des travaux, le cardinal Koch a évoqué quelques perspectives pour l’avenir : l’Eglise catholique, a-t-il estimé, « devra effectuer une réflexion théologique plus approfondie », l’un de ses devoirs les plus importants étant « d’éclairer théologiquement le nouveau rapport développé avec le judaïsme après Nostra Aetate (article 4) ».

Il a également souligné la possibilité de conduire le dialogue avec les juifs « aux côtés des chrétiens orthodoxes » : « dans l’œcuménisme en effet, comme dans le dialogue interreligieux, ce que nous sommes en mesure de faire ensemble, nous sommes tenus de le faire ensemble ».

Enfin, le cardinal a encouragé à l’avenir à « développer une théologie chrétienne systématique du judaïsme », qui n’est pas suffisante aujourd’hui « bien que certains aient déjà présenté leurs réflexions prometteuses ».

Il a invité à « continuer avec élan, patience et persévérance » sur ce chemin du dialogue.

Le cardinal a souligné que Nostra Aetate (article 4) était un « point de référence toujours valide du dialogue entre juifs et catholiques », signalant que ce « document fondateur », « grande charte du dialogue », avait déjà porté des fruits riches.

D’ailleurs, Nostra Aetate n’est pas une météorite isolée parmi les textes du Concile, mais elle est reliée de façon transversale à Lumen Gentium 9 et 16 et à Dei Verbum 14-16. C’est pourquoi, a-t-il insisté, il n’y aucun motif de « remettre en question ou de relativiser le poids et la signification de cette déclaration, ni en interne, ni en externe ».

La théologie de Benoît XVI

Le cardinal Koch a mentionné par ailleurs l’engagement de Benoît XVI en faveur du dialogue, Benoît XVI étant "convaincu comme théologien d’une « concordia testamentorum »".

Pour le cardinal en effet, l’un des éléments centraux de la théologie du pape est « l’effort de souligner les liens profonds entre les thèmes du Nouveau testament et le message de l’Ancien testament, pour faire ressortir la continuité intrinsèque entre Ancien et Nouveau Testament en en même temps, la nouveauté du message du Nouveau testament ».

Le cardinal a également indiqué les développements des deux dialogues institutionnels de la Commission, à savoir « le dialogue avec l’International Jewish Committee on Interreligious Consultations (IJCIC) » et le dialogue « avec le Grand rabbin d’Israël, en cours depuis 10 ans avec un grand succès ».

Il a enfin évoqué ses deux voyages, aux Etats-Unis en novembre 2011, et en Israël en mai 2012, pour « connaître de plus près la situation du dialogue juif et chrétien local et lui donner une nouvelle impulsion ».

C’était la troisième assemblée plénière dans l’histoire de la commission, la première ayant eu lieu en 1982 et la seconde en 2005 pour les 40 ans de Nostra Aetate.

Outre un échange sur la situation générale du dialogue entre juifs et catholiques au niveau mondial, les participants ont réfléchi sur divers thèmes parmi lesquels « l’introduction d’une Journée du judaïsme de la part des autres conférences épiscopales » et « la préparation du 50e anniversaire de Nostra Aetate le 28 octobre 2015 ».

Anne Kurian , Rome, jeudi 17 janvier 2013 (Zenit.org)
Source : http://www.zenit.org/article-33143?l=french

Le Cardinal Kurt Koch est président du conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, et en tant que tel président de la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec le judaïsme.