Signalons, parmi la quinzaine d’articles donnés à notre revue Sens, son grand commentaire sur Nostra Aetate, à l’occasion de la célébration du 40ème anniversaire de la Déclaration conciliaire, dans le cadre de notre Conseil national (cf. Un texte en cohérence avec les autres actes de Vatican II, in Sens, 7/8, 2006, pp. 436-467).
Il faut aussi rappeler sa contribution au Colloque de l’AJCF que nous avions organisé en partenariat avec le Bnai Brith sur un thème audacieux et novateur qui voulait prendre une certaine distance par rapport à la traditionnelle asymétrie, dans le dialogue judéo-chrétien, constamment rappelée : Judaïsme et Christianisme : Un pas vers la reconnaissance mutuelle. Face à Armand Abécassis qui répondait à la question : Qu’est-ce que le Juif peut tirer de l’exemple chrétien ?, Mgr Deniau s’interrogeait sur Ce que le Chrétien peut offrir aux Juifs, et à quelles conditions ? (cf. Sens, 7/8, 2007, pp. 442-453). Leurs deux interventions croisées feront date et constituent une véritable avancée dans le dialogue judéo-chrétien, précisément hors des sentiers habituellement battus et convenus où l’accent était beaucoup plus systématiquement mis sur ce que le Christianisme devait au Judaïsme, à partir de ses racines, démarche naturellement toujours nécessaire mais pas exclusive.
Mgr Deniau est l’auteur de plusieurs ouvrages. Deux retiendront plus directement notre attention : Jésus, l’ami déroutant (éd. Desclée De Brouwer, 2002), lecture renouvelante de la vie de Jésus inséré dans son peuple et la tradition rabbinique, qui peut s’adresser à tout homme, à toute femme, y compris aux non-croyants, tant son humanité est ici reconnue de façon bouleversante, et son dernier livre d’entretiens : Un évêque en toute bonne foi (propos recueillis par Frédéric Teulon) (éd. Fayard, 2011).
Bruno CHARMET , directeur de l’AJCF