Accueil > Documentation > Judaïsme et christianisme > Glossaire > les mots du Glossaire > Chekhina

Chekhina

Étymologiquement : « demeure ». La racine hébraïque CHKHN donne l’idée de « résider », « voisiner ; « laisser en dépôt ».

Terme qui apparaît dans la littérature rabbinique, pour évoquer la Présence divine dans l’univers en général, dans le peuple d’Israël particulièrement, plus précisément auprès de ceux qui prient ou qui étudient.

Car D. ne S’est pas retiré de Sa création une fois celle-ci accomplie, laissant les lois qu’il a établies gouverner l’univers : ces lois perpétuent le divin ici-bas, D. demeurant dans Son ouvrage.

Synonyme du Nom divin, la Chekhina évoque à la fois l’immanence de D. et Sa transcendance absolue. Les Sages du Talmud évoquent la Chekhina comme manifestation de la fidélité de D., qui accompagne Son peuple jusque dans la souffrance de l’exil (elle est alors symbolisée par Rachel, mère de la nation juive, qui se lamente sur le sort de ses enfants). On peut lire aussi que D. a confié la Chekhina à Son peuple et que, pour la retrouver, Il se rend dans les synagogues et les maisons d’étude. L’espoir du retour de la Chekhina à Sion* est exprimée dans la prière quotidienne en même temps que celui de la reconstruction du Temple, lieu de sa résidence.

A partir de la spéculation née de la Kabale*, la notion de Chekhina est liée à une approche mystique de la Torah, La Chekhina est d’une part l’ensemble des émanations de D. dans la création, et d’autre part l’âme collective d’Israël, grâce à qui quelque chose du divin réside dans le monde. L’homme, par ses actions et sa prière fervente, influe sur la Chekhina - provoquant un afflux de grâce ou le restreignant selon qu’il se soumet ou non aux mitzvot (d’où l’image symbolique d’un puits d’eaux vives ou d’une citerne à sec). La Chekhina est aussi comparée à une lampe qu’alimente l’huile des bonnes actions.

A.-M. D.