Accueil > Menu > AJCF Nationale > Editoriaux et communiqués de Jean-Dominique Durand, président > Editoriaux et communiqués-2024


Editoriaux et communiqués-2024


Sim’hat Torah et Toussaint

Editorial du 1er novembre 2024

Sim’hat Torah et Toussaint sont deux fêtes très différentes, mais cette année, rapprochées par leur proximité dans le calendrier.

Sim’hat Torah, les 24 et 25 octobre 2024, est la dernière des grandes fêtes du mois de Tichri (Roch Hachana, Yom Kippour, Souccot). C’est une fête joyeuse qui marque la fin et le début du cycle annuel de la lecture de la Torah sur le rouleau d’un Sefer Torah. Les fidèles sortent les rouleaux et dansent avec ceux-ci dans les bras. C’est un jour de joie.
À Toussaint, le 1er novembre de chaque année, les chrétiens honorent leurs saints connus et inconnus, et le lendemain, tous les morts, c’est le jour du plus grand fleurissement des cimetières.

Suite

Pogrom du 7 octobre 2023 : un an déjà...

A l’approche de l’horrible pogrom du 7 octobre 2023, voici le message de Jean-Dominique Durand, président de l’Amitié Judéo Chrétienne.

Il y a un an déjà, le 7 octobre 2023. Pour toujours une date effroyable, une rupture, un ébranlement. On s’en souviendra à jamais avec effroi, tout comme on se souvient du pogrom de Kishinev des 6 et 7 avril 1903, et de la Shoah.

Le 7 octobre 2023, il y a un an, en ce jour saint de Shabbat et de Simhat Torah, les islamistes du mouvement Hamas se sont livrés à un massacre génocidaire d’une barbarie inouïe, en terre d’Israël, transformant ce jour de fête en jour de deuil.

Depuis un an, nous portons en nous le deuil des près de 1400 personnes de tous âges massacrées dans des conditions atroces, avec une cruauté voluptueuse. Depuis un an, nous exigeons la libération des 250 otages razziés, qui ont subi les pires avanies de la part de leurs geôliers. Quelques-uns ont été libérés, beaucoup sont morts, parfois froidement assassinés, 101 sont encore prisonniers.

Suite

La vocation irrévocable de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France

En recevant l’Amitié Judéo-Chrétienne de France en décembre 2022, le pape François lui exprima sa reconnaissance pour le travail effectué depuis sa fondation en 1948 par Jules Isaac, et pour son engagement au service du dialogue entre juifs et chrétiens. Il l’encouragea aussi à poursuivre son œuvre : la tâche n’est pas achevée, dit-il.
Le pape, qui avait noué des relations d’amitié avec Madame Edith Bruck, vieille dame juive d’origine hongroise, rescapée d’Auschwitz, qui vivait à Rome, était conscient et préoccupé de la montée de l’antisémitisme en Italie et partout en Europe. A plusieurs reprises, il avait mis en garde contre ce poison, et il rappelait sans cesse, comme ses prédécesseurs depuis Pie XI, que l’antisémitisme est impossible pour les chrétiens, qu’un chrétien ne peut pas être antisémite.

Suite

On s’est attaqué au symbole même de l’amitié entre juifs et non juifs

La haine antisémite semble ne plus avoir de limites. Cette fois, dans la nuit du 13 au 14 mai 2024, c’est le Mur des Justes, au Mémorial de la Shoah, qui a été attaqué, souillé par des mains rougies de sang.

Ces mains brandies par des étudiants de Sciences Po se veulent être un encouragement aux antisémites à plonger leurs mains dans le sang des juifs et à s’en repaitre.

C’est l’ignominie absolue.

C’est une véritable profanation.

S’attaquer aux Justes parmi les Nations. Quel symbole ! On s’attaque à ces femmes et à ces hommes non juifs, qui, souvent au risque de leur propre vie, ont accueilli des juifs, les ont cachés, protégés, sauvés. Parce que sauver un juif, c’est pour les antisémites, tout simplement insupportable. Ils appellent au contraire à plonger les mains dans le sang des juifs.

Suite

Il y a 80 ans : les enfants d’Izieu-Éditorial de Jean-Dominique Durand, Président de l’AJCF

J’écris cet éditorial le 6 avril, jour des 80 ans de la rafle de 44 enfants et de leurs éducateurs à Izieu, le 6 avril 1944.

Izieu, département de l’Ain. Ce lieu ne peut laisser personne indifférent. L’émotion étreint dès que l’on y parvient. Le choc est violent entre la beauté des paysages, la vue panoramique sur la Chartreuse et le Vercors, la sérénité qui émerge des Monts du Bugey, le calme et le bon air qui invitent à la villégiature, et le drame atroce qui s’y est noué en ce printemps 1944, au moment où les fleurs émergent dans les prés, où les oiseaux reprennent leurs chants, où la nature revit au sortir de l’hiver.

Des enfants juifs avaient trouvé là un refuge, grâce à Sabine et Miron Zlatin. Le 6 avril 1944, ils étaient au nombre de 44. C’était le premier jour des vacances de Pâques. Le plus jeune était âgé de 4 ans. Le plus âgé avait 17 ans. Par leurs origines, ils représentaient toute l’Europe, l’Europe juive, l’Europe des persécutions antisémites. Ils étaient en fuite avec leurs parents depuis des années.

Izieu fut leur dernier refuge. Depuis plus d’un an, la Maison d’Izieu accueillait des enfants juifs pour les soustraire à la déportation, puis ils étaient envoyés dans d’autres cachettes. Tous connaissaient la traque, la peur, certains ne savaient plus ce qu’étaient devenus leurs parents. Mais ces enfants pouvaient penser avoir trouvé enfin une maison. Ils étaient entourés, encadrés par des adultes qui les rassuraient, qui les aimaient, qui espéraient les protéger du monde de brutes que les nazis avaient inventé et imposé à l’Europe.

Suite

Pourim, du combat à la fête

Jean-Dominique Durand
Président de l’AJCF

La fête de Pourim, ordinairement si joyeuse, est célébrée cette année, près de six mois après le pogrom du 7 octobre, dans un contexte sinistre de deuil, d’angoisse pour les otages retenus à Gaza par les terroristes, d’inquiétude face à la montée phénoménale de la haine à l’encontre des juifs.

Le rouleau d’Esther qui sera lu dans toutes les synagogues samedi et dimanche, rappelle que le projet de génocide des juifs est présent dans l’histoire depuis près de 2.500 ans. Cette profondeur historique de la haine antisémite absolue est tout simplement effrayante. Les nazis se situaient dans la suite d’Aman. Ils rêvaient de réaliser son projet d’extermination de tous les juifs. Mais celui-ci fut empêché par le sursaut de courage d’Esther. Après avoir caché son identité juive, elle l’a finalement revendiquée, et par cet acte héroïque, elle a pu démasquer le projet de mort d’Aman.

Il faut relire le récit d’Esther, car il est d’actualité.

Suite

Les jeunes contre l’antisémitisme : une responsabilité nouvelle

Notre pensée va encore et toujours aux otages capturés par le Hamas le 7 octobre dernier au cours d’une razzia qui fut accompagnée d’un massacre atroce, « le plus grand massacre antisémite de notre siècle » a dit le Président de la République en rendant hommage aux victimes françaises. Deux otages ont pu être libérés par l’armée israélienne. Nous nous en réjouissons, mas il en reste beaucoup d’autres – parmi lesquels de nombreux jeunes et des enfants - qu’il est impossible d’oublier. Les paroles du Président, en tant que représentant de la Nation nous vont au cœur, et nous les saluons. Mais sont-elles suffisantes ? Commémorer, rendre hommage, c’est bien. Œuvrer pour la Mémoire de la Shoah, c’est nécessaire. Peut-on oublier que la Shoah n’est pas seulement un événement historique, mais qu’elle est d’aujourd’hui, que la volonté de faire disparaître les juifs est vivante dans de nombreux esprits, comme en témoignent les cris « Mort aux Juifs », le slogan « Du Jourdain à la Méditerranée » ou d’autres slogans qui appellent à un nouveau génocide, entendus jusque dans les universités américaines ? Peut-on oublier qu’il y a 12 ans, en France, à Toulouse, des enfants juifs étaient assassinés dans une école pour avoir commis le crime d’être nés ? Commémorer les morts, oui, mais ne pas oublier les vivants.

Suite

Bring them home now-Remenez-les à la maison tout de suite

Le cap des 100 jours vient d’être franchi. Près de 140 otages sont prisonniers des terroristes du Hamas depuis plus de trois mois. Le pogrom du 7 octobre 2023 commis en Israël nous a renvoyés 79 ans en arrière, lorsque le monde découvrit à quoi conduit la haine absolue des juifs : la Shoah, la volonté de détruire, de tuer systématiquement les juifs, après les avoir privés de leur humanité. Aujourd’hui le Hamas a repris à son compte la politique antijuive nazie en l’habillant des oripeaux de l’antisionisme : même volonté de tuer, de torturer, de terroriser, de mutiler les personnes, et d’éradiquer le judaïsme dans sa propre terre. Israël conduit aujourd’hui à Gaza une guerre vitale, existentielle, sur un territoire urbain très difficile. Nous ne pouvons qu’éprouver la plus grande compassion pour les victimes civiles de la guerre, elles-mêmes prises en otage, comme boucliers humains, par le Hamas qui terrorise sa propre population. La propagande habile de celui-ci a pour conséquence d’importer le conflit dans notre pays et d’exacerber l’expression d’un antisémitisme insupportable, odieux, dangereux pour les personnes comme pour la Nation.

L’AJCF apporte son amitié et son soutien aux juifs qui vivent dans la souffrance, dans l’angoisse, dans la peur. Pour l’AJCF, la vie de l’État d’Israël, fondé en 1948 à la suite d’un vote de l’ONU, est fondamentale. Il s’agit d’une position de principe, non d’un choix politique en faveur de tel ou tel parti ou gouvernement israélien. Dans sa volonté d’annihiler toute solution de paix, le Hamas a dirigé précisément son attaque contre des kibboutz fondés dès les 1920-1930, connus pour leur engagement pour le dialogue, pour la paix et pour l’amitié avec leurs voisins palestiniens.

L’AJCF s’associera à l’hommage de la Nation aux 41 victimes françaises du Hamas, trois Français étant encore otages, prévu par le Président de la République le 7 février, au Monument pour les victimes du terrorisme, aux Invalides.

Suite