L’année 2017 marque en Allemagne « 500 ans de Réforme ». En s’appuyant sur une étude approfondie des textes bibliques, Martin Luther développa une approche nouvelle au sens profond de ces textes : l’examen critique de sa conscience religieuse associée à la volonté de se repentir et de se renouveler.
Cette impulsion biblique a commencé bien avant Luther et elle s’est perpétuée à diverses époques au cours des 500 années suivantes, suscitant des élans réformateurs aussi bien dans le Christianisme que dans le Judaïsme. Mais ce n’est que très récemment, essentiellement au cours des dernières décennies, qu’on a pris conscience qu’un tel revirement doit viser aussi le renouvellement des relations des Églises chrétiennes avec le Judaïsme. Sur ce plan, les Réformateurs chrétiens se sont égarés. La redécouverte de « l’Autre » dans la relation judéo-chrétienne nous conduit aussi, aujourd’hui, à une redécouverte des textes bibliques dans le dialogue judéo-chrétien, grâce à la perception du point de vue de l’autre et à la reconnaissance de la valeur religieuse propre des traditions des partenaires juifs ou chrétiens.
En apprenant à voir avec les yeux de l’autre, nous avons accès à la pluralité religieuse et culturelle actuelle, ce qui nous ouvre aussi la voie au dialogue interreligieux avec les musulmans et avec les adeptes d’autres religions.
Aujourd’hui toutes les religions se retrouvent face au défi de réinterpréter leurs traditions en fonction de contextes sociaux diversifiés et de formuler des réponses convaincantes pour leurs communautés. En raison de cela, elles éprouvent une tension entre des traditions qui ont fait leur preuve au fil du temps et de nécessaires démarches de réformes. L’histoire de la Réforme Protestante, d’autres mouvements réformateurs juifs et chrétiens et d’autres renouveaux, ainsi que l’histoire des religions, démontrent comment des réformes sont sans cesse devenues des traditions et comment celles-ci étaient porteuses d’élans de nouvelles réformes, qui se sont parfois concrétisées.
La conférence de l’ICCJ, à Bonn (Allemagne) du 2 au 5 juillet 2017, abordera donc les questions suivantes :
– Quelles découvertes faisons-nous en relisant nos textes sacrés ensemble, d’un point de vue interreligieux ?
– Quelles valeurs pouvons-nous partager et chérir ensemble, bien que nous appartenions à des communautés de foi différentes, dans un monde confronté à d’importants défis religieux, politiques et sociaux ?
– Dans un tel contexte, quelles réformes reconnaissons-nous comme nécessaires au sein de nos propres communautés de foi ?