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Grâce

Ce mot, qui appartient à la théologie chrétienne, n’a pas d’équivalent exact dans la pensée juive. Du latin « gratia » (aide), il désigne, dans la pensée chrétienne, l’aide surnaturelle qui rend l’homme capable d’accomplir la volonté divine. La [foi-(>3125], comme le salut, est un don, une œuvre de D. en l’homme. Il désigne aussi l’inspiration (cf. touché par la grâce), don gratuit de D., qui provoque une transformation de l’être. La grâce venue de D. retourne à D. sous forme d’actions de grâce(s).

Ce mot peut se traduire en hébreu par :

 HeSeD : amour, bonté, piété, miséricorde (même racine que « hassi­disme ») ;
 HeN : grâce (désigne aussi la grâce d’une femme ou d’un enfant), fa­veur ;
 ToDaH : remerciement, reconnaissance (même racine que iehudi :
juif->3086]) ;
 IeShA : salut , secours , délivrance (même racine que le nom de Jésus).

Ces quatre désinences s’appliquent aussi bien à l’homme qu’à D. Il n’y a pas dans le Judaïsme de spécificité surnaturelle de la grâce, dans la mesure où l’homme a été créé partenaire de D. - malgré et avec ses in­ suffisances. « La grâce de D. consiste précisément en ceci qu’il veut Se laisser conquérir par l’homme (...) » (Martin Buber, Le chemin de l’homme).

« Tout est entre les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel ». Autrement dit : tout dépend de D., mais il reste un domaine où l’homme exerce son libre-arbitre : la reconnaissance - ou le refus - de cette dépendance du créé à l’égard du Créateur.

A.-M. D.