Dans la Bible, tout rite de purification correspond au désir ou à la conscience de se rapprocher de D., et de s’éloigner de la mort. Le contact d’un cadavre , les menstrues, la lèpre ou les animaux nécrophages sont déclarés « impurs » en raison de la mort réelle ou symbolique qu’ils représentent. La purification n’a donc pas pour objet la « propreté », mais l’exaltation de la vie. C’est en ce sens que s’éloigner de l’impur est un préalable à la sanctification (et non une fin en soi).
La pureté est donc une condition du culte, et concerne autant les objets que les desservants - la pureté physique n’étant que le signe visible d’une autre pureté. Celle-ci réside dans la considération, par l’homme, des conséquences ultimes de ses actes (et en particulier, de ses manquements à une mitsva ) , dans la vigilance quant à ses pensées et à ses désirs, dans un effort constant pour se garder de paroles destructrices ou mensongères (rappelons que la « lèpre » - une des impuretés bibliques - est traditionnellement interprétée comme résultant de la calomnie). « Dans la purification de l’acte réside la limpidité de la conscience et la netteté du cœur » (Bahya ibn Paqûda).
Les rites de purification - par l’eau ou le feu suivant le cas - sont destinés à effacer une souillure, ou au contraire à désacraliser ce qui a touché au sacré : pour les Sages, l’impureté d’un objet du culte est en rapport avec la vénération ou l’amour que l’on a pour lui (Traité Yadaïm ch. III Michna 5 & IV, 6).
La plupart des lois bibliques de pureté sont discutées dans les cinq traités de l’Ordre Toharot (« Choses pures ») de la Michna.
Aujourd’hui, les règles de pureté concernent la femme (bain rituel après la menstruation et après un accouchement), le prosélyte, les cohanim. Elles comprennent aussi les règles de cacherout. La pureté des prêtres est rappelée dans le rituel de Kippour.
A.-M. D.