C’est pourquoi la Journée de lutte contre l’antisémitisme que l’AJCF organise chaque année au Mémorial de la Shoah et dans les divers Groupes locaux depuis 2022, n’est pas une commémoration du massacre de Toulouse du 19 mars 2012, ou du moins pas seulement. Elle se veut inscrite dans le présent. En déclinant le terme « Responsabilité », elle entend souligner combien nous sommes tous responsables de la haine qui s’exprime sans relâche à l’encontre des juifs dès lors que nous laissons les juifs seuls. La responsabilité est collective, elle est celle de la nation, elle est celle des partis
politiques et des associations, elle est individuelle, elle est celle de chacun de nous. Elle est la responsabilité, nous l’avons souligné les années précédentes, des enseignants, des responsables politiques, des médias, des intellectuels, des religieux. Mais est la responsabilité, peut-être surtout, des jeunes parce que les jeunes juifs sont les premiers touchés, dès l’enfance, dès l’école primaire, et parce que la haine circule d’une manière exponentielle par des moyens de communication particulièrement prisés des jeunes, les réseaux sociaux, où des jeunes parlent à des jeunes. Oui, dès l’école primaire l’enfant juif est confronté à l’injure « sale juif ». Les jeunes enfants Myriam Monsonégo, Arié et Gabriel Sandler, l’ont payé de leur vie.
La Journée prévue cette année le 10 mars, revêt une importance particulière, parce qu’elle interroge sur l’engagement des jeunes, à la fois victimes et responsables d’un combat existentiel.
Jean-Dominique Durand
Editorial du 24 février 2024