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"Chrétiens en Terre sainte - Disparition ou mutation ?" par Catherine DUPEYRON

Albin Michel, 2007, 283 p., 19 €

Recension d’Yves Chevalier à paraître dans Sens.
© Sens et AJCF

Journaliste indépendante résidant en Israël, qui collabore à Réforme, au Parisien, Les Echos, Le Télégramme et fondatrice et rédactrice en chef du site Internet Jérusalem & Religions, Catherine Dupeyron connaît bien le sujet qu’elle traite ici : le devenir des Chrétiens de Terre sainte depuis la création de l’État d’Israël.

Son livre est un reportage documenté, nourri d’entretiens avec nombre d’interlocuteurs les plus divers, sur ces communautés disparates prises en étau et entraînées dans un conflit qui les dépasse mais qui, en même temps, les fragilise directement. Elle décrit d’abord les difficultés des Chrétiens de Bethléem, en particulier en les illustrant par l’affaire de la Basilique ; puis la situation, complexe mais non moins problématique, des Chrétiens dans les Territoires palestiniens. Elle présente ensuite d’une part, à partir du problème du Saint-Sépulcre, ce que sont, aujourd’hui, les relations inter-chrétiennes ; et d’autre part, en analysant les conséquences de l’immigration russe et l’évolution des esprits, les facteurs qui, malgré les maladresses du côté du gouvernement israélien, tendent à rapprocher les Chrétiens qui revendiquent un profond enracinement dans ce pays. Un chapitre est consacrée aux “Chrétiens pro-israéliens” souvent d’obédience évangélique et proches de la droite ultra-nationale israélienne. Le dernier aux relations entre Israël et le Vatican qui, après avoir été inexistantes – le Vatican fut longtemps opposé au sionisme et à la reconnaissance du nouvel État d’Israël -, ont évoluées favorablement depuis la signature de l’Accord fondamental (1993) et la visite de Jean-Paul II à Jérusalem (2000). Le tableau qui ressort de ce reportage n’est pas entièrement négatif. Certes de nombreux Chrétiens ont quitté la région pour aller s’établir ailleurs ; mais ceux qui restent maintiennent, malgré les difficultés réelles, une présence visible. Quelle peut être son avenir ? Il est, bien sûr, impossible de le dire ; ce qui n’empêche pas aux Occidentaux que nous sommes de prendre conscience de la complexité des problèmes qu’ils ont à résoudre et de les aider efficacement, en refusant les représentations simplistes et les solutions inadéquates.

Y. C.

Sur Un Echo d’Israël, une autre recension de "Chrétiens en Terre sainte - Disparition ou mutation ?" de Catherine DUPEYRON par Michel Remaud