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Sanhédrin

Du grec « synedrion » : assemblée. L’origine, le fonctionnement et les attributions du Sanhédrin sont décrits dans le Traité du Talmud du même nom.

L’origine biblique de cette assemblée se trouve tout d’abord dans la prescription faite à Moïse de s’adjoindre 70 anciens pour l’aider dans sa mission, et dans l’instauration d’une juridiction sacerdotale suprême (Deut. XV II, 8ss). Seul le roi Josafat (- 870 - - 848) a fait siéger cette as­semblée aux temps bibliques (2Ch. XIX ,8-11).

Au retour de l’Exil de Babylone, il semble que le Sanhédrin ait pris peu à peu la place de la grande Assemblée mise en place par Esdras . A l’époque du Second Temple, cette institution religieuse , législative et juridique suprême sert de Haute Cour de justice, délibère sur les agres­sions graves subies par la collectivité juive, légifère sur les questions de Halakha en promulguant des édits (Takkanot).

Corps composé de prêtres et de scribes, il a été tout d’abord présidé par le grand-prêtre. A l’époque talmudique, un Nassi (Président de la Cour suprême) et le Av Bet Din (Président du tribunal) dirigeaient ces délibérations de Sages pieux et érudits.

Il existait trois niveaux de juridictions :

  • le grand Sanhédrin (prépondérant au plan national), avec deux ten­dances - politique et religieuse (à l’époque romaine , il s’est réellement scindé en deux - sadducéens et pharisiens). Il siégeait quotidienne­ment (sauf chabbat et fêtes) dans la Salle de la Pierre Taillée au Temple de Jérusalem ;
  • des cours de 23 membres jugeaient dans d’autres villes les affaires ci­viles et criminelles entre individus ;
  • des tribunaux de 3 membres délivraient une décision religieuse ou ci­vile sur des points de la Torah posant problème à un particulier.

Après la destruction du Temple en 70, le Sanhédrin s’est reformé à Yavné , devenant l’autorité suprême en matière de décisions religieuses, telles que la fixation du calendrier des fêtes et de la liturgie consécutive à la suppression des sacrifices. Il représentait la nation juive devant le pouvoir romain. Son activité a cessé définitivement en 425 , sous le règne de Théodose.

Les actuels tribunaux rabbiniques (Batei Din, pluriel de Bet Din, maison du jugement) sont un vestige du Sanhédrin .

Napoléon a aussi donné le nom de Sanhédrin à l’assemblée des Juifs qu’il a convoquée en 1807, mais la communauté juive n’a jamais consi­déré ce sanhédrin comme ayant une autorité semblable à celle des maîtres du Talmud.

Depuis la fondation de l’État d’Israël, et afin de résoudre les problèmes nouveaux de Halakha et de garantir les décisions par une autorité in­ contestable et unique, des tentatives de restauration du grand Sanhédrin à Jérusalem ont eu lieu.

A.-M. D.