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Charité

Le mot hébreu qui traduit le plus fréquemment « charité » est TSeDaKa. Il n’a pas tout à fait la connotation affective induite par l’étymologie latine : « caritas » = cherté (de « carus » = cher).

Le mot « TSeDaKa » vient d’une racine qui signifie « justice », « bonne cause » : autrement dit, ce qui est à la fois juste et justifié. La TSeDaKa est un comportement de justice sociale élémentaire, indépendant des élans du cœur qui ne peuvent, seuls, ni le fonder ni le concrétiser.

La charité - proche et pourtant distincte de l’amour - semble être une attitude qui ne concerne que l’homme (si D. est amour, peut-on dire qu’il est charité ?)

La TSeDaKa est autant une exigence pour l’homme qu’un attribut de D. (v. Isaïe 56,1). Par la TSeDaKa, l’homme témoigne de l’amour de D. et de Sa justice. En étant secourable et généreux pour les plus démunis, il ne fait que restituer une partie de ce que D. lui a donné (étant entendu néanmoins que « charité bien ordonnée commence par soi-même » ou, en hébreu « lm éïn ani li, mi li ? » : si je ne suis pour moi, qui le sera ?).

Inhérentes à l’imperfection de la condition humaine, la richesse et la pauvreté impliquent que le riche prête main-forte au pauvre ; la santé et la maladie, que le bien-portant aide celui qui souffre ; la sédentarisation et les migrations, que !’installé accueille l’étranger. Toutes les lois so­ciales de l’Exode et du Lévitique partent de ce principe de justice.

Dans le judaïsme, la TSeDaKa la plus élevée consiste à racheter les personnes retenues en otages ou rançonnées (elle relève des commu­nautés, les individus ayant rarement les moyens de payer la rançon). Ensuite, vient la TSeDaKa à l’intention des plus défavorisés, puis celle qui contribue à la vie de la communauté.