PRÉSENTATION
En 1947 se tenait la première grande conférence judéo-chrétienne de l’après-guerre : la conférence de Seelisberg. Quelque 70 délégués étaient présents, venus de 17 pays. Cette conférence, lancée à l’initiative du Council of Christians and Jews britannique, marque le point de départ d’un dialogue à l’échelle internationale. Au terme de plusieurs jours de travaux, la conférence de Seelisberg mit au point ses fameux « Dix Points », sur la base des 18 points proposés par l’historien Jules Isaac. Le document, qui avait valeur de recommandation, fut rapidement adopté comme la charte du dialogue judéo-chrétien naissant. Lutte contre l’antisémitisme, combat contre l’enseignement du mépris, rétablissement des liens historiques et théologiques entre Juifs et chrétiens : en dressant la liste des questions fondamentales à affronter pour assainir la relation entre Juifs et chrétiens, les « Dix Points » permirent de structurer l’action des différentes instances judéo-chrétiennes nationales.
Plus de soixante ans plus tard, l’International Council of Christians and Jews adoptait, lors de sa conférence annuelle de 2009, tenue à Berlin, un nouveau document constitué de 12 points. Adressé à la fois aux chrétiens et aux Juifs, ce document annonçait « un temps de réengagement » et définissait de nouveaux objectifs à la relation judéo-chrétienne : promotion du dialogue inter-religieux, approfondissement de la compréhension chrétienne du judaïsme sur un plan théologique, reconnaissance juive des efforts chrétiens pour réformer leur attitude, développement des œuvres de coopération, réflexion autour de la place d’Israël dans la relation tissée entre Juifs et chrétiens. Ce nouveau document attestait, in fine, du
parcours accompli par les Juifs et les chrétiens depuis la Seconde Guerre
mondiale.
70 ans après la promulgation des Dix Points de Seelisberg, et 8 ans après celle des Douze Points de Berlin, quel bilan peut-on tirer de ces deux documents ? Quelle influence de ces deux textes majeurs sur l’histoire des relations judéo-chrétiennes ? Quelle utilité d’une charte en matière de relations judéo-chrétiennes ? Et quel futur à ces relations ? C’était l’objet de cette journée d’étude de le définir.
Enregistrements
Voici ci-dessous les enregistrements des différentes interventions.
– Accueil de Moshe Taïeb, coordonnateur général de la communauté de Neuilly
– Introduction de Charles Coutel, professeur à l’Université d’Artois, directeur de l’Institut d’Étude des Faits Religieux
- De l’utilité d’une charte en matière de relations judéo-chrétiennes , par Jacqueline Cuche, présidente de l’AJCF et Yves Chevalier, directeur de la revue SENS
- La conférence de Seelisberg à partir des archives anglaises (1947) , par Olivier Rota, historien
- Les Douze Points de Berlin (2009) , par Liliane Apotheker, première vice-présidente de l’ICCJ
- le dialogue aura-t-il le dernier mot ? , par Jean-François-Bensahel, président de l’ULIF-Copernic
– Table-Ronde avec tous les intervenants de la journée