Accueil > Documentation > Judaïsme et christianisme > Glossaire > les mots du Glossaire > Jour

Jour

« D. appela la lumière « jour » et les ténèbres, Il les appela « nuit ». Il fut soir, il fut matin, jour un » (Gn 1, 5).

Le jour est à la fois

  • le temps de la lumière - opposé à la nuit, temps de l’obscurité
  • et l’unité de temps des sept périodes de la création (jours + nuits).

Le « jour » et la « nuit » sont les premières œuvres auxquelles le Créa­teur donne Lui-même leur nom, unifiant ainsi les contraires dès leur ori­gine. Si la lumière est déclarée « bonne » par D. il n’est pas dit qu’il ré­pudie les ténèbres, ni que la lumière doive les effacer.

Il n’existe pas non plus de divinité de la lumière et de la vie opposée à une divinité de la nuit et de la mort, comme dans d’autres pensées reli­gieuses.

Le jour comprend - dans l’ordre - le temps des ténèbres, puis le temps de la lumière : « il fut soir, il fut matin, jour un ». Le jour, unité astrono­mique, devient le symbole du déclin et de l’ascension, ou du passage du négatif au positif - dans la vie individuelle certes, mais aussi, pour Israël, dans son histoire collective. La pensée mystique juive perçoit le jour comme une étape de l’ascension spirituelle, chacun des jours de la Création représentant des expériences progressives.

C’est en fonction de cet ordonnancement que les fêtes juives commen­cent la veille au soir du jour indiqué dans le calendrier (ainsi, le chabbat commence le vendredi soir ; le repas pascal a lieu la veille au soir de Pessah/Pâque). Commencer la fête religieuse le soir, c’est affirmer la foi en D., et non dans les forces physiques... fussent-elles de lumière. La veillée chrétienne de Noël découle sans doute de la même affirmation.

Le chabbat, ce septième jour où D. cesse d’intervenir volontairement dans le processus de la Création, l’homme est convié lui aussi à cesser toute conduite de domination ; en ce jour qui, de plus, commémore la sortie d’Égypte, il est appelé à passer de la servitude du quotidien au Service divin.

Quant au huitième jour, il symbolise traditionnellement le renouveau et l’ère messianique (est-ce un hasard si le Christianisme fête le di­manche, jour de l’au-delà du chabbat ?). La circoncision du garçon juif, le huitième jour après sa naissance, comporte aussi cette dimension messianique.

A.-M. D.