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Midrach

Étym. « recherche, enquête, étude approfondie ».
Inauguré par Esdras et appliqué au texte biblique, le midrach est une technique d’exégèse qui vise à le commenter ou à l’interpréter, pour en dégager le sens profond qui n’apparaît pas à première lecture. Le mi­drach est une analyse minutieuse des virtualités, des implications et des applications de la Torah écrite. Un même verset peut donc donner lieu à des enseignements différents, qui se juxtaposent ou se complètent.

Le Midrach est aussi l’appellation d’ouvrages consacrés aux enseigne­ments qui découlent de cette exégèse.

Tout d’abord orale, la pratique du midrach comme « scrutation » du texte biblique (cf. notamment Esdras VII, 10) est soumise à un certain nombre de règles herméneutiques, fixées par des Maîtres du Talmud.
Les midrachim (écrits résultant de la technique midrachique) sont divi­sés en deux genres : lorsqu’ils donnent le mode d’emploi d’un précepte (mitzva), écartent les contradictions entre deux passages ou mettent le texte en accord avec la pratique existante, ces enseignements aboutis­ sent à des conclusions contraignantes, dont l’assise scripturaire forme la Halakha. Lorsqu’ils portent sur des énoncés de cosmologie, de mo­rale et de spiritualité non contraignants, ils donnent corps à la Agada.
On trouve les midrachim soit dispersés dans le Talmud, soit regroupés. Les recueils de midrachim halakhiques, œuvre des Maîtres du Talmud, datent du Ier au IVe siècle et concernent les quatre derniers livres du Pentateuque. Les plus connus sont la Mekhilta (sur Exode ), la Sifra (sur Lévitique), les Sifré (sur Nombres et sur Deutéronome). Ils sont l’expres­sion des recherches des rabbins pour appuyer la Halakha sur Écriture.
Les recueils de midrachim agadiques sont plus tardifs (VIe au XIIIe siècle). Les plus connus sont le Midrach Rabba, le Midrach Tanhuma (sur l’ensemble du Pentateuque), et les midrachim sur chacun des « cinq rouleaux » (Cantique des Cantiques, Ruth, Lamentations, Ecclésiaste, Esther). Le midrach agada complète le récit biblique en éclairant tel ou tel aspect du caractère des personnages, en vocalisant ou en dé­coupant le passage, le verset ou le mot d’une autre manière que tradi­tionnelle pour en éclairer (voire en forcer) le sens, suivant le principe que « tout est contenu dans la Torah ».

Le midrach agadique a fourni la matière aux homélies des prédications synagogales, alors que le midrach halakha est davantage étudié dans les écoles - talmudiques, puis rabbiniques. Homélies et étude ont pour finalité de nourrir la conduite et l’action.

Le Beit haMidrach (maison de recherche) est le lieu où l’on s’adonne à l’étude de la Torah. Le Darchan est le prédicateur qui fait de l’exégèse.

A.-M. D.