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Temps messianiques

Dans la pensée juive, l’ère messianique fait encore partie de !’Histoire, elle n’est ni son terme, ni son au-delà : elle est « de ce monde », parachèvement du projet de D. d’un monde de paix et de justice à l’échelle de l’humanité tout entière. A cet égard, l’espérance messianique juive est une foi dans la perfectibilité du genre humain, dont I’ « âge d’or » est ainsi situé non à l’origine, mais à la fin des temps.

La venue du Messie est comparée dans la littérature talmudique à un enfantement, comme si les souffrances d’Israël et les cataclysmes de la fin des temps annonçaient l’imminence de la délivrance. Le dernier épisode de ce bouleversement est présenté par certains Sages comme le point culminant de la déshumanisation (la guerre de Gog et de Magog), et par d’autres comme le point culminant du repentir.

Les temps messianiques - annoncés par les prophètes et marqués par le rétablissement de l’existence nationale d’Israël, la résolution de tous les conflits et la transfiguration de l’humanité - inaugurent « le monde à venir », qui est extérieur à la prophétie, au-delà de !’Histoire, comme ultime bénédiction. La résurrection des morts est aussi liée au « monde à venir ».

L’attente d’une ère de sur-nature pour le monde a suscité calculs et spéculations pour tenter d’en déterminer les conditions ou la date - tentatives fondées en partie par le livre biblique de Daniel, et discutées dans le Talmud : la venue du Messie sera-t-elle un avènement cataclysmique ou une éclosion progressive ? un temps de deuil, ou de réjouissance ?

Dans la perspective juive, l’ère messianique est une mise en chantier et une progression de l’Histoire, bien plus qu’un accomplissement - qui se­rait arrêt final : « Si tu tiens un plant dans ta main et qu’on t’annonce la venue du Messie, plante d’abord et ensuite va accueillir le Messie » (Abot de rabbi Nathan).

A.-M. D.