C’est ensuite une « dé-marche » - issue de la pratique du midrach. En appliquant les règles d’interprétation définies par Hillel l’Ancien, puis par rabbi lshmael, les Maîtres ont su déduire des versets bibliques la loi à appliquer.
La halakha rend compte et des discussions rabbiniques qui ont conduit à l’établissement des lois contenues dans le Talmud, et de ces lois elles mêmes qui concluent - de manière relative, puisque leur étude doit se poursuivre - les déductions des Maîtres (« halakha de rabbanan »).
Les discussions avaient pour finalité de préciser les modalités d’application des mitsvot. Les débats portaient aussi sur la résolution des problèmes concrets posés par la contradiction entre différents préceptes ou entre différents principes éthiques (lequel appliquer ?).
Les Maîtres du Talmud se sont ainsi révélés être autant attachés à la littéralité du texte de la Torah qu’à la transformation de l’existence humaine en terrain d’application de cette même Torah.
Lorsqu’une halakha, proposée par un Maître, était adoptée après discussion et vote, elle devenait une règle normative citée au nom de ce Maître, et était applicable tant qu’elle n’était pas abrogée par une autorité compétente - abrogation qui n’est possible qu’en vue de l’accomplissement d’une mitzva plus importante, et dans certaines conditions. Les règles halakhiques ont donc pu être modifiées au cours des âges, ainsi qu’en témoignent d’une part la Guemara (qui reprend des règles définies dans la Michna) d’autre part les Responsa des différents décisionnaires jusqu’à nos jours.
Les sections du Talmud qui traitent des matières juridiques (civiles et pénales, individuelles et sociales) sont également appelées Halakha. La Halakha a été codifiée pour la première fois par rabbi Akiba (IIe siècle), puis par Juda haNassi (la Michna, IIIe siècle). Parmi les codificateurs post-talmudiques, citons Maïmonide (Mishné Tora, XIIe siècle) et Joseph Caro (Choulkhan Aroukh, XVIe siècle).
A.-M. D.