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Mitzva

Pluriel : Mitzvot. Étymologiquement : ordre, commandement - venant de
D. en particulier. La traduction la plus adéquate nous paraît être « prescription » ou « précepte ».

La Torah comprend différentes sortes de préceptes qui concernent tous les domaines de l’existence. Edictés pour amener l’homme à harmoniser son comportement avec la volonté divine, ils indiquent les attitudes et les actes qui ouvrent la voie au progrès intérieur et à la justice sociale. Les Mitzvot sont toujours concrètes : dans la Torah, D. ne de­ mande pas à l’homme de croire, mais de faire. C’est pourquoi le Judaïsme apparaît davantage comme une manière de vivre que comme une religion : la foi est nécessaire pour aimer D., mais elle n’est pas suffisante.

Ces prescriptions peuvent sembler minutieuse et fastidieuses mais, à y regarder de près, elles enseignent une halakha, une discipline du corps et de l’esprit dans tous les domaines de l’existence, dans tous les temps de la journée et de la vie. Elles ont toute une signification qui va bien au-delà de leur matérialité (et qu’il faut rechercher). Elles aident l’homme à triompher de son égoïsme et de sa paresse spirituelle, à se soumettre à une Volonté supérieure. Discipline qui marque une fidélité concrète au destin du peuple d’Israël.

Suivant le Talmud (Makkot 23b), 613 mitzvot ont été enseignées par
D. à Moïse : 248 positives et 365 interdictions, qui sont autant de moyens éducatifs pour guider l’effort - personnel et collectif - dans le service divin. Ce décompte est fait à partir des prescriptions que l’on trouve directement dans la Torah écrite (Bible) et des obligations qui en ont été déduites par les rabbins du Talmud. Pour être élevé, ce nombre de 613 ne concerne en réalité pas les obligations de l’individu isolé, mais celles de l’ensemble du peuple juif. De plus, certaines mitzvot ne sont applicables qu’en Terre d’Israël ou qu’à certaines catégories de Juifs (les cohanim ou prêtres, par exemple).

Le mot Mitzva est aussi employé dans le sens de (bonne) action : pour la foi juive, l’action est soumission à l’ordre divin et prime sur le senti­ ment religieux ou sur la quête de D. Dans la pensée biblique et rabbinique, si l’homme ne peut connaître son Créateur, il peut connaître Sa volonté : en étudiant la Torah et en pratiquant les mitzvot. La Mitzva accomplie devient alors incarnation de la volonté divine.

A.-M. D.