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Et la fureur ne s’est pas encore tue - Aharon Appelfeld

Editions de l’Olivier (1 octobre 2009), 20 €, 269 pages

Recension du Père Georges Décogné, parue sur le bulletin de d’Oeuvre des Campagnes,

publiée avec l’autorisation de l’auteur et de l’Oeuvre des Campagnes

A 80 ans, le romancier israélien poursuit d’une manière toujours aussi bouleversante, une oeuvre centrée sur la mémoire de la Shoah et l’expérience de la survie. Né à Czernowitz (aujourd’hui en Ukraine), Aharon Appelfeld avait 7 ans quand la guerre dévasta sa vie sa mère assassinée, il vécut dans le ghetto avant d’être séparé de son frère et déporté dans les camps. En 1942, à 10 ans, il s’évade, erre longuement dans les bois, puis est recueilli par l’Armée Rouge. En 1946, grâce à une association privée, il peut gagner Israël.
Son dernier et magnifique roman « Et la fureur ne s’est pas encore tue », raconte l’itinéraire d’un enfant manchot, Bruno, qui connaît, lui aussi le ghetto, les camps et l’errance. Il ne défend pas la souffrance, mais a bien conscience qu’elle doit rendre l’homme plus proche de ses semblables, plus apte à donner. Au cours de ses périples, il rencontre communistes et chrétiens. Aharon est, comme le philosophe Martin Buber un anarchiste religieux. Et la littérature est une forme de religiosité, habitée par la mémoire, par le mystère des hommes et du monde.

Présentation de l’éditeur

A cinquante ans, Bruno Brumhart revient sur sa vie. Une enfance confortable, chérie par ses parents, des juifs communistes, un mystérieux accident dont il n’a aucun souvenir et qui l’a privé d’une main, et l’innommable : le ghetto, la déportation, sa fuite du camp et son errance dans la forêt. Comment retourner dans un monde qui a ordonné, ou laissé faire, la destruction des siens ? Bruno sait que seule la force d’une profonde fraternité peut apporter la dignité indispensable pour survivre. Il décide alors de transformer un château, qu’il a acheté près de Naples, en lieu d’accueil pour les autres survivants, d’en faire une "étape" sur le chemin du retour.

La critique de Télérama