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Valse avec Bachir, Les citronniers et le cinéma israélien sur Arte

Au moment où l’on vient d’apprendre qu’Arte cessait, pour une période d’au moins deux ans, d’investir dans la production de films israéliens, la chaine franco-allemande diffuse en novenbre et décembre 2010 deux films israéliens marquants : Valse avec Bachir et Les citronniers.

 Arte suspend son soutien au cinéma israélien

Un article paru le mardi 9 novembre 2010 sur le site Un Echo d’Israël, par Jean-Marie Allafort

La chaîne franco-allemande Arte vient d’annoncer qu’elle cessait, pour une période d’au moins deux ans, d’investir dans la production de films israéliens. La raison de cette suspension est liée à un déséquilibre dans la politique de soutien financier de la chaîne. Actuellement, plus d’une vingtaine de films israéliens sont programmés et attendent d’être diffusés.
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 Valse avec Bachir d’Ari Folman

sur ARTE mardi 23 novembre 2010 à 20:40,
Rediffusions : 24.11.2010 à 03:00 et 08.12.2010 à 01:15

Film de 2008, 83mn

Présentation du site d’ARTE :

Pourquoi Ari, mobilisé en 1982 dans l’invasion israélienne du Liban, n’a-t-il aucun souvenir de la guerre ? Quels traumatismes recouvre son amnésie ? Couvert de récompenses, le film d’animation qui a profondément renouvelé l’approche documentaire.

Un bar de nuit à Tel-Aviv. Le metteur en scène israélien Ari Folman prend un verre avec un ami qui l’a tiré du lit pour lui raconter un cauchemar récurrent : il est poursuivi par vingt-six chiens, le nombre exact de ceux qu’il a dû abattre en 1982, comme jeune recrue dans l’invasion israélienne du Liban. Cette conversation fait surgir une image dans la mémoire d’Ari, lui qui n’a gardé aucun souvenir d’une guerre dans laquelle il fut pourtant mobilisé aussi : il se revoit soudain avec deux camarades en train de se baigner devant Beyrouth bombardée. Perturbé par cette vision, il décide d’aller interroger à travers le monde ses anciens compagnons d’armes.

Couvert de prix à travers le monde, ce premier documentaire d’animation a créé l’événement. Valse avec Bachir se fonde sur des interviews réelles et sur l’expérience personnelle de son réalisateur. Lors de la sortie en salles, Ari Folman expliquait très bien pourquoi il avait écarté la forme documentaire classique au profit de l’animation. "Qu’est-ce que cela aurait donné ? Un quadragénaire interviewé sur fond noir, racontant des histoires vieilles de vingt-cinq ans, sans aucune image d’archive pour illustrer son propos. Quel ennui ! [...] La guerre est tellement irréelle, et la mémoire tellement retorse, autant effectuer ce voyage dans le passé avec de très bons graphistes." Ce dispositif sert extraordinairement le propos du film. La vie des soldats - des gamins tour à tour insouciants et terrorisés plongés du jour au lendemain dans l’horreur de la guerre sans comprendre ce qu’ils font là - apparaît dans sa brutalité, sa quotidienneté, non exempte parfois de poésie, et son absurdité. Les méandres de la mémoire sont explorés avec finesse. La séquence de la fin, seule intrusion d’archives dans le film, surgit comme un coup de poing, les images du massacre de Sabra et Chatila reprenant toute leur force traumatique dans l’oeil du spectateur, pourtant noyé d’images d’actualité.

 Les citronniers

Sur ARTE le jeudi 2 décembre 2010 à 20:40
Rediffusions : 03.12.2010 à 14:45 et 13.12.2010 à 14:45

Film de 2006, 102mn ; Réalisateur : Eran Riklis
Acteur : Ali Suliman, Doron Tavory, Hiam Abbass, Roma Lipaz-Michael
Auteur : Eran Riklis, Suha Arraf

Présentation du site d’ARTE :
Par le réalisateur Eran Riklis (La fiancée syrienne), une subtile métaphore du conflit israélo-palestinien portée par la superbe Hiam Abbass.

sépare Israël des territoires occupés. Sa vie est bouleversée le jour où un ministre israélien de la Défense emménage dans la maison qui jouxte sa plantation de citronniers. Très vite, cette plantation est considérée comme une menace par les services de sécurité israéliens. Le ministre ordonne à Salma de raser les arbres sous prétexte que des terroristes pourraient s’y cacher. Mais Salma est décidée à sauver coûte que coûte ses arbres magnifiques. Soutenue par Ziad, un avocat palestinien, elle ira jusque devant la Cour suprême affronter les avocats de l’armée...

Une veuve palestinienne qui représente la simplicité de la vie rurale face à un ministre israélien obsédé par sa sécurité : le combat est inégal et le cocktail pourrait être explosif. Mais tout l’art du réalisateur israélien Eran Riklis est de dégager un message juste et humain à partir de cette opposition irréductible entre deux protagonistes incarnant chacun leur camp. Une subtile métaphore du conflit portée de bout en bout par l’admirable présence de la grande actrice Hiam Abbass, toute de dignité et de résistance intérieure.