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Souccot

סכות

En 5780 (2019), Souccot se célèbre du 14 octobre (donc commence la veille au soir) et se termine au 21 octobre, avant Simhat Torah le 22 octobre.

Soukkot fait partie des trois fêtes de pèlerinage, avec Pessah et Chavouot, appelées ainsi parce qu’elles impliquaient un pèlerinage à Jérusalem lorsque le Temple existait encore.

Fête des "tentes", des "Cabanes" ou des "Tabernacles", elle commence le 15 Tichri (qui correspond, selon les années, aux mois de septembre ou octobre dans le calendrier grégorien), et dure huit jours (sept en Israël et dans le judaïsme réformé), dont seul le premier est totalement férié. Elle est immédiatement suivie par une autre fête, Simhat Torah.

Soukkot est une fête universelle : C’est aussi la fête des Nations et à l’époque du Temple on y offrait des sacrifices pour les 70 Nations.

Mais Soukkot est LA fête par excellence. Dans la Torah déjà elle est nommée "la fête" sans autre adjectif, et cette appellation a été reprise dans la loi orale.

Divers rites de commémoration s’y rattachent, parmi lesquels la prescription pour les Juifs de résider (au minimum prendre leurs repas) dans une soukka (une sorte de hutte, souvent décorée), et celle des quatre espèces végétales.

 La soukka

La soukka est un lieu de résidence temporaire, spécialement construit pour la fête. Durant la fête, tous les repas doivent être pris dans la soukka dans la mesure du possible.
Ce doit être une construction provisoire dont le toit est composé de feuillages et de branchages, à travers lesquels il est possible de voir les étoiles du ciel. Il s’agit de faire mémoire des habitations précaires dans lesquelles s’abritèrent les hébreux durant la traversée du désert, habitations qui symbolisent aussi l’abandon à la protection divine. En retournant chaque année pendant une semaine dans la soukka, on affirme qu’il n’y a pas de résidence permanente ici-bas, et qu’en fin de compte, Dieu est notre seul abri.
Il est de coutume de convier famille, amis, voisins, etc., à partager un repas dans sa soukka.

 Les quatre espèces végétales (Loulav)

Loulav

La mitsva de prendre le loulav se trouve en Lv 23, 40 : « Le premier jour vous prendrez un fruit de l’arbre Hadar, des rameaux de palmier, des branches de l’arbre Abot et des saules de rivière, et vous vous réjouirez pendant sept jours en présence du Seigneur votre Dieu. »
On rassemble donc dans un bouquet appelé loulav quatre espèces (arba‘ minim) : une branche de palmier, un rameau de myrte, une branche de saule et un cédrat (sorte de gros citron). Chaque jour de la fête qui n’est pas chômé, on emmène le loulav à la synagogue pour la prière du matin ; au cours de la récitation du hallel, on prononce la bénédiction relative à cette mitsva, et l’usage est de secouer les quatre espèces en direction des quatre points cardinaux, ainsi que de haut en bas.
L’interprétation de ce geste est multiple : rendre grâce à Celui qui a fait le ciel et la terre, à Celui qui a tout créé, conjurer les vents néfastes et les mauvaises influences atmosphériques, demander la pluie à Dieu. De même la symbolique des quatre espèces est riche. Chacune représente : une caractéristique du Saint Béni soit-Il, un des 4 patriarches ou une des 4 matriarches, un des quatre types de juifs, une partie du corps humain.

 Une fête de joie

La Torah dit : « Tu célébreras la fête des Tentes pendant sept jours, au moment où tu rentreras le produit de ton aire et de ton pressoir. Tu te réjouiras à ta fête toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le lévite et l’étranger, l’orphelin et la veuve qui sont dans tes portes » (Dt 16, 13-14).
A l’époque du second Temple, les libations d’eau versées sur l’autel, afin de mettre en valeur les prières pour la pluie au cours de la fête de Soukkot, étaient aussi accompagnées de grandes manifestations de joie.
Aujourd’hui encore, en Israël et partout dans les communautés juives, il règne une grande atmosphère de fête pendant Soukkot.

 Soukkot dans le christianisme

Soukkot est évoquée à plusieurs reprises dans l’Évangile de Jean (7,2.10-11.14.37). De plus, les v. 37-38 méritent d’être signalés, car il évoque le rite de l’eau, très festif, à Soukkot. On montait en procession à partir de Siloé, portant l’eau puisée pour en faire des libations sur l’autel.
Contrairement aux autres fêtes de pèlerinage, elle n’a pas été transposée dans le christianisme. Cependant, il en existe des vestiges dans la liturgie catholique, en particulier lors du dimanche de la fête des Rameaux.
Le cérémonial du dimanche des Rameaux, qui commémore l’entrée de Jésus à Jérusalem, est apparenté à celui des Hochannot. La théologie catholique relève le caractère messianique de cette fête, caractérisée par le Hosanna et par la présence des rameaux ou branchages. Pour la théologie catholique, il s’agirait, à l’origine, d’un vestige de la fête de Soukkot, qui aurait été ultérieurement décalée dans le calendrier chrétien.

Le huitième jour, Chemini Atseret, le cycle annuel de lecture de la Torah (Pentateuque) s’achève et recommence. Puis vient la fête de Simhat Torah (« la Joie de la Torah »).

Pour en savoir plus : les sources de cet article
 Soukkot dans le glossaire
 Wikipedia
 Massorti.com
 un texte du rabbin Philippe Haddad, bien connu de l’Amitié judéo-Chrétienne de France

A voir : Soukkot 2012 à Jérusalem