Extraits de l’article de Martine de Sauto publié dans le journal La Croix du 22 février 2013 :
Benoît XVI a su maintenir le cap du dialogue avec les religions
Avec le souci théologique qui est le sien, Benoît XVI a soutenu l’engagement de l’Église dans le dialogue interreligieux, malgré un certain nombre d’incompréhensions, symbolisées par le discours de Ratisbonne.
Il s’est montré fidèle à l’héritage de Vatican II, tout en invitant à promouvoir les valeurs qui fondent une coexistence pacifique et positive, dans un contexte de tensions.
Dès son élection, Benoît XVI a affiché sa volonté de reprendre le flambeau de Paul VI et de Jean-Paul II. « Je vous assure, déclarait-il le 25 avril 2005, que l’Église désire continuer à construire des ponts d’amitié avec les fidèles de toutes les religions, dans le but de rechercher le bien authentique de chaque personne et de la société dans son ensemble. »
De fait, pour ce qui concerne le dialogue avec les juifs, il a suivi les pas de son prédécesseur, soulignant chaque fois qu’il en avait l’occasion que le chemin inauguré par le concile Vatican II était « irrévocable ». À plusieurs reprises, il a pourtant troublé, voire choqué, le monde juif : en juillet 2007, lorsqu’il réhabilite le rite de la messe catholique dite « de saint Pie V » qui comprend toujours, le Vendredi saint, une prière – certes amendée – pour la « conversion » des juifs ; en janvier 2009, lorsqu’il lève l’excommunication des évêques intégristes, dont l’évêque négationniste Mgr Richard Williamson ; le 19 décembre 2009, lorsqu’il reconnaît les « vertus héroïques » du pape Pie XII, relançant ainsi le processus de sa béatification, alors que la communauté juive ne peut oublier les « silences » de ce pape durant la Seconde Guerre mondiale.
Mais le dialogue entre catholiques et juifs n’en a pas été altéré en profondeur. « Il m’est arrivé d’être profondément gêné et, comme d’autres, je me suis alors exprimé, confirme Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Mais à aucun moment je n’ai mis en doute la volonté de Benoît XVI d’approfondir le dialogue entre juifs et chrétiens et de ne rien céder sur les acquis de Vatican II. »
Source et article complet : site du journal La Croix