Le premier point est la réévaluation du dialogue judéo-chrétien au regard de la Conférence de Seelisberg de 1947. L’Assemblée Générale qui se tiendra à Berlin début juillet lancera le défi d’un nouvel engagement sur la base de douze objectifs.
Le premier des quatre objectifs destinés aux Chrétiens et aux Églises est de poursuivre la lutte contre l’antisémitisme sous toutes ses formes, notamment sous sa forme religieuse, en approfondissant le travail sur l’unité de la Bible et les apports de l’exégèse historico-critique, en nettoyant la liturgie de toutes ses scories anti-juives, et en intégrant une bonne information sur le Judaïsme dans l’enseignement catéchétique. Le second est d’entretenir un dialogue théologique égalitaire et dénué de toute tentative de prosélytisme entre Juifs et Chrétiens. Le troisième est de développer dans le monde chrétien une compréhension théologique du Judaïsme qui affirme son intégrité spécifique. Et le quatrième objectif est d’ouvrer pour la paix de Jérusalem en témoignant de la dimension spirituelle de la terre dans la Bible et pour le peuple juif, et en s’engageant au côté de tous les artisans de paix, Juifs, Chrétiens et Musulmans.
Quatre objectifs sont également proposés aux Juifs et aux communautés juives. Le premier est de promouvoir les efforts accomplis par de nombreuses communautés chrétiennes pour réformer leur attitude à l’égard des Juifs et du Judaïsme, et de donner des enseignements objectifs sur le Nouveau Testament et sur le Christianisme. Le second est de réviser les textes de la tradition et de la liturgie juives pouvant apparaître comme offensants à l’égard des non juifs. Le troisième est de vouloir dialoguer sur Israël, d’un côté pour expliquer le lien spécifique des Juifs avec cette terre, et de l’autre en acceptant de ne pas prendre toute critique de l’État pour une expression d’antisémitisme. Enfin le quatrième objectif proposé est d’encourager l’État d’Israël dans ses efforts pour construire la paix avec ses voisins.
Viennent enfin quatre derniers objectifs offerts aux Juifs, aux Chrétiens mais également aux Musulmans et à tous les hommes et femmes de bonne volonté. Il s’agit de promouvoir une éducation permettant d’apprécier de manière positive les autres religions et les autres cultures, puis de cultiver l’amitié entre les religions et de veiller à une plus grande justice sociale dans un monde globalisé, de développer les relations et les échanges avec les instances du pouvoir politique et économique, et enfin d’encourager activement tous ceux qui ouvrent en faveur de notre environnement planétaire.
Ces douze objectifs, qui seront discutés à Berlin, sont issus du travail d’évaluation du dialogue judéo-chrétien. Sur le plan pratique, l’ICCJ a le projet de mettre en oeuvre un outil pédagogique informatique permettant d’informer un large public intéressé par le Judaïsme, le Christianisme et le dialogue judéo-chrétien.
Par ailleurs, quatre autres points d’orientation sont prévus pour les années à venir : d’abord la vigilance sur le processus de paix en Israël/ Palestine, puis la rencontre et le dialogue du Judaïsme et du Christianisme avec l`Islam, comme en a témoigné le thème de la précédente Assemblée Générale de l’ICCJ à Jérusalem en juin 2008 : Quel rôle les trois monothéismes peuvent-ils jouer dans la construction de la paix au Proche-Orient ? Enfin les deux derniers points concernent les relations avec les Églises orthodoxes et la promotion du dialogue judéo-chrétien en Europe centrale et de l’Est, puis la sensibilisation et la formation des Chrétiens d Asie et d Afrique à l’importance et à la richesse des liens entre Judaïsme et Christianisme.
Le Pasteur Pruiksma est donc engagé, avec toute son équipe, dans un projet ambitieux. Il nous honore de sa confiance, et c’est avec une grande joie, et même une certaine exaltation, que nous nous voyons associés à ces grands défis d’avenir.