Il semble que l’on puisse situer les débuts d’une éducation juive extra-familiale à l’époque du retour de l’exil de Babylone (VIe siècle avant notre ère), avec la naissance de la synagogue sous l’impulsion d’Esdras. Les écoles proprement dites sont apparues en Judée au Ier siècle avant notre ère, probablement en réaction à l’hellénisation.
Au temps du premier Temple la transmission se faisait des pères aux fils, en application du premier paragraphe du Chema Israel, qui engage à inculquer la Torah aux enfants (Deut. VI, 7). A partir de l’époque du second Temple s’est créé un corps de scribes et de « docteurs de la Loi » (les Sages) capables de lire, traduire et expliquer la Torah au peuple.
Après la destruction du Temple, l’enseignement dans les communautés de Diaspora a été assurée par le rabbin. Avec l’éclatement du ghetto et la rencontre avec la culture occidentale au siècle dernier, l’éducation juive a commencé à être l’objet d’une réflexion théorique, comme en témoignent les écrits de S.R. Hirsch, F. Rosenzweig et M. Buber.
L’importance accordée à l’éducation est attestée par l’aphorisme talmudique : « Le monde ne subsiste qu’à travers le souffle des écoliers. Nous n’avons pas le droit de suspendre leur instruction, fût-ce pour reconstruire le Temple. Une ville où ne se trouverait aucun écolier sera détruite » (Traité Chabbat 11 9b).
Aujourd’hui, le Talmud Torah est l’école d’ « enseignement de la Torah » rattachée à une communauté, destinée en général aux enfants jusqu’à 13 ans (âge de la maturité religieuse), mais pouvant aller au-delà. Il diffère de l’école confessionnelle (qui intègre le programme général de l’école laïque avec l’enseignement du Judaïsme).
A-M. D.