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Hommage au Père Emile Shoufani (1947-2024) "Comprendre la blessure de l’autre."

Né en 1947, à Nazareth, Emile Shoufani est expulsé l’année suivante de son village familial par les Israéliens. Son jeune oncle de 17 ans et son grand-père sont tués alors qu’ils étaient sur la route de l’exil en direction du Liban. Malgré la perte de son fils et de son mari, sa grand-mère n’aura de cesse de lui inculquer l’importance du pardon qui va le marquer sa vie entière.

En Israël même, devenu prêtre melkite, il appelle à la réconciliation entre juifs et arabes, avec cet impératif éthique de "comprendre la blessure de l’autre".

 Décès du père Émile Shoufani, « curé de Nazareth », passeur de paix, d’après Vatican news-Site de l’ICCJ

En 1976, devenu directeur du collège grec-catholique Saint Joseph, de Nazareth, il initie ses élèves chrétiens et musulmans au dialogue avec les juifs, allant même jusqu’à organiser un partenariat avec une école juive de Jérusalem qui permet aux élèves d’aller passer un court séjour dans une famille de l’autre école. Malheureusement, tout s’est terminé avec la seconde intifada.

Mais, alors que le conflit fait rage, le P. Shoufani, en 2003, entreprit, poursuivant cette même écoute de la souffrance de l’autre, un "pèlerinage mémoriel" à Auschwitz, emmenant avec lui des arabes, chrétiens et musulmans, citoyens d’Israël, et des juifs, israéliens et de la diaspora. C’est pour toutes ces réalisations qu’il reçut le Prix de l’AJCF en 2014.
Bruno Charmet