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Esprit

Du latin « spiritus », est une des traductions possibles d’un mot hébreu féminin - ROUaH - qui signifie « vent, souffle, haleine, respiration, co­lère », et aussi l’« esprit » en tant que principe de la vie. ROUaH désigne une force vitale qui imprègne l’univers. « Souffle Vital » de l’homme comme de l’animal (Gn VII, 22), support des sentiments et des pensées, c’est aussi une disposition intérieure ou une qualité reçue de D. (ainsi : un « esprit » de sagesse, de jalousie, de supplication...).

Désigne aussi la force agissante de D., à l’œuvre chez les chefs charis­matiques d’Israël (juges et rois) et chez les prophètes ; la « ROUaH » non seulement donne la vie, mais elle modifie aussi, spirituellement, psychiquement et physiquement l’homme qui en bénéficie. Dans une perspective anthropomorphique, l’« esprit » de D. est la source de Sa vo­lonté, tout comme I’« esprit » de l’homme est le siège de ses pensées et de ses émotions. Quant à I’« esprit » ou « esprit saint » qui anime les pro­phètes, il ne les rend pas différents des autres hommes, car son origine n’est pas distincte de celle de l’« esprit » qui fait vivre tout homme. La différence réside dans le fait qu’ils en sont conscients, que leur ROUaH rencontre la ROUaH divine. L’ « esprit » devient alors lieu de relation entre D. et l’homme : « Tu leur retires le souffle (ROUaH), ils expirent et retournent à la poussière ; Tu envoies Ton souffle (ROUaH), ils sont créés et tu renouvelles la force de la terre,, (Ps 104, 29-30).
L’« esprit » est une volonté, une intention de la Révélation, et c’est la Parole qui est la révélation en acte. l’« esprit » fait naître et anime le créé ; la Parole est appel, dialogue, et en conséquence, initiatrice d’His­toire.

La « ROUaH HaKoDeSH » (= esprit de sainteté, couramment traduit par
« esprit saint ») est une notion talmudique qui désigne, outre l’aptitude prophétique à interpréter la volonté divine, la proximité de D. et son in­fluence directe sur l’homme. Notons que cette présence de D. dans Sa création n’est pas personnalisée dans la pensée biblique et juive comme elle le sera dans le Christianisme.

A.-M. D.