Désigne aussi la force agissante de D., à l’œuvre chez les chefs charismatiques d’Israël (juges et rois) et chez les prophètes ; la « ROUaH » non seulement donne la vie, mais elle modifie aussi, spirituellement, psychiquement et physiquement l’homme qui en bénéficie. Dans une perspective anthropomorphique, l’« esprit » de D. est la source de Sa volonté, tout comme I’« esprit » de l’homme est le siège de ses pensées et de ses émotions. Quant à I’« esprit » ou « esprit saint » qui anime les prophètes, il ne les rend pas différents des autres hommes, car son origine n’est pas distincte de celle de l’« esprit » qui fait vivre tout homme. La différence réside dans le fait qu’ils en sont conscients, que leur ROUaH rencontre la ROUaH divine. L’ « esprit » devient alors lieu de relation entre D. et l’homme : « Tu leur retires le souffle (ROUaH), ils expirent et retournent à la poussière ; Tu envoies Ton souffle (ROUaH), ils sont créés et tu renouvelles la force de la terre,, (Ps 104, 29-30).
L’« esprit » est une volonté, une intention de la Révélation, et c’est la Parole qui est la révélation en acte. l’« esprit » fait naître et anime le créé ; la Parole est appel, dialogue, et en conséquence, initiatrice d’Histoire.
La « ROUaH HaKoDeSH » (= esprit de sainteté, couramment traduit par
« esprit saint ») est une notion talmudique qui désigne, outre l’aptitude prophétique à interpréter la volonté divine, la proximité de D. et son influence directe sur l’homme. Notons que cette présence de D. dans Sa création n’est pas personnalisée dans la pensée biblique et juive comme elle le sera dans le Christianisme.
A.-M. D.