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Miracle

Avant d’être un prodige qui suscite l’émerveillement, un miracle est un signe qui doit interpeller la collectivité.

Dans la Bible, le miracle est lié à la prophétie ; ce qui distingue les mi­racles opérés par Moïse de ceux des autres prophètes, c’est que les premiers ont eu lieu aux yeux de la nation (égyptienne, puis hébraïque) tout entière.

Dans la conception rabbinique, les miracles font partie de l’ordre établi dans la création : lorsque D. a créé l’univers, il y a mis aussi, en puis­sance, les miracles, qui attendent le moment convenu pour se manifes­ter. Ils ne sont pas l’effet d’une volonté momentanée (et contradictoire avec l’ordre du monde) : le miracle est à la Nature ce que la rareté est à la continuité.

Lorsque la Agada évoque les guérisons ou autres prodiges opérés par le jeûne et la prière de tel ou tel Sage, elle veut seulement montrer les merveilles que la piété peut opérer - et non accréditer l’origine divine de leur message, comme dans le cas de Moïse, ou, dans les Évangiles, de Jésus.

Du point de vue rabbinique toujours, la seule chose qui ne puisse faire l’objet d’un miracle, c’est la nature de l’homme : il incombe à l’homme de se changer, D. lui laissant la volonté pour vaincre ses mauvais pen­chants. Davantage que dans des phénomènes surnaturels, le miracle réside, ici, dans le fait que l’humain, bien qu’élément de la réalité natu­relle, n’est pas assujetti à la nature. Le miracle, c’est la lumière inté­rieure que symbolise la fête de Hanoukka.

A.-M. D.