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Roch Hachana

Ce nom - littéralement : « tête de l’année » - n’apparaît dans le Tanakh qu’en Ezéchiel XL, 1. Le premier jour du mois de Tichri, à la charnière de l’année agricole (« ...la fête de la récolte au renouvelle­ment de l’année » Ex. XXXIV, 22), est la seule fête qui dure deux jours en Israël comme en Diaspora.

Dans le Talmud, ce jour célèbre la Création du monde, et plus préci­sément celle d’Adam : ce n’est pas la nature qui est fêtée, mais la royauté divine, reconnue par l’homme, sur la création. Roch Hachana, temps d’une commémoration, est surtout celui d’une re-création - comme chaque matin est une nouvelle naissance.

On peut noter à ce propos que la racine hébraïque ChNH du mot qui dé­signe l’« année » signifie également à la fois « répétition » et « ensei­gnement » (comme on parlait autrefois d’un « répétiteur »).

Comme les autres fêtes juives, elle a plusieurs appellations :

  • Commémoration en sonnerie (Lév. XXIII, 24) ou jour de sonnerie
    (Nb XXIX, 1)
  • Jour du Jugement (Talmud) : le jour de Roch Hachana, tous les hommes comparaissent devant le Tribunal suprême.

Les rites et coutumes relatifs à cette fête sont exposés dans le Traité talmudique Roch Hachana, consacré aux néoménies en général et à celle du septième mois en particulier.

A la synagogue, le rideau qui voile l’arche sainte est blanc - signe de pureté et de sérénité - les manteaux des rouleaux de Torah égale­ment. Le rabbin, le ministre officiant et de nombreux fidèles sont aussi vêtus de blanc (voire d’un linceul), signe de la fragilité de la vie hu­maine. Le premier jour, on lit le ch. XXI de la Genèse (naissance d’Isaac), et le second jour le récit de la ligature d’Isaac (Gen. XXII).

Le rite central du premier jour est la sonnerie du Chofar* durant l’office public. Le son rauque des diverses sonneries est destiné à ébranler chacun, à le mettre en route - vers lui-même et vers son Créateur. Une cérémonie de confession collective (qui daterait du Moyen Age) a lieu l’après-midi, à la mer ou au bord d’une rivière pour y « jeter » symboliquement les péchés.

A la maison, il est de coutume de faire la bénédiction sur le pain en trempant les morceaux de pain dans du miel (et non dans du sel comme d’habitude) - symbole de la douceur espérée pour l’année qui com­mence.

Les Ashkénazes consomment un quartier de pomme également trempé dans du miel. Les Séfarades, selon un rituel plus élaboré, ser­vent des mets dont le nom (d’après les versets bibliques) évoque des bénédictions.

Une tradition récente veut que l’on échange des cartes de vœux où fi­gure le souhait : « Soyez inscrits et scellés pour une bonne année », en référence à l’idée que le Juge céleste « inscrit » à Roch Hachana le destin de tous les hommes dans un grand livre, qui sera scellé le jour de Kippour.

A.-M. D.