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Apocalypse

Transcrit du grec « apocalypsis » (révélation), le mot n’a pas originelle­ment le sens qu’on lui donne couramment de « catastrophe annoncée » ! Il s’agit d’un dévoilement perçu dans l’inspiration ou la contemplation et, plus précisément, d’une révélation eschatologique. Employé initialement pour décrire une vision, le terme a fini par être appliqué aux livres révélant cette vision.

Nous avons dans le TaNaKh des écrits apocalyptiques qui rendent compte de cette inspiration axée sur la fin des temps. Le premier exemple en est donné par le livre de Daniel (évocation des fins dernières de l’histoire d’Israël), mais on trouve aussi des éléments apocalyptiques chez Ézéchiel (XXXVIII ss), Zacharie, Joël, Isaïe... En dehors de ces textes canoniques, il existe une abondante littérature apocalyptique apocryphe : les Apocalypses d’Abraham, d’Elie, de Baruch ; les livres d’Enoch, d’Esdras IV et des Jubilés sont quelques-unes des apocalypses juives.

Si elle est apocryphe, c’est peut-être parce que cette littérature a été jugée trop pessimiste : elle décrit une fin baignée dans une atmosphère d’angoisse, de mystère et d’angéologie, et un salut synonyme d’épreuves - alors que l’attente messianique est ouverture vers une ère de plénitude infinie.

Surtout, l’apocalypse est placée sous le signe de l’échec d’une histoire qui n’est plus féconde, puisque la fin est imminente et que l’homme n’est plus responsable de l’avenir. L’attente passive de l’intrusion de D. rend effectivement inutile toute action humaine.

La certitude que le salut d’Israël, écrasé par les empires qui veulent sa perte, sera l’œuvre de D. (ou du Messie envoyé par D.), n’a pu être exprimée que dans un style incompréhensible aux oppresseurs, pour pou­voir être diffusée sans risque.

La grande période de la littérature apocalyptique se situe en effet dans les temps troubles de l’occupation ou de la persécution (- IIe, +IIe siècles). Les perspectives qu’elle présente, en écho ou en réaction à la violence de Rome, sont donc à la fois consolantes (le salut des élus) et angoissantes (les punitions des méchants).

Attribués tantôt aux Zélotes, tantôt aux Esséniens, ces textes à clef ont par la suite donné naissance à l’ésotérisme eschatologique. L’apocalyptique a considérablement influencé le mysticisme juif et le développe­ment de la Kabbale.