Trois mots hébreux rendent les connotations de louange (TeHilah et
CheVaH) et de splendeur (TiFEReT) liées à la gloire.
Un quatrième y ajoute celles de respect et d’honneur, comprises dans le mot KaVoD. Au sens premier, la racine KVD évoque ce qui est lourd, ce qui a du poids : elle est employée pour « l’endurcissement » du cœur de Pharaon (Ex IX,7), comme pour la « glorification » du Chabbat (Is 58,13).
Le KVD ne désigne pas une grande renommée répandue en tous lieux (voire « au plus haut des cieux »). Il donne l’idée d’en imposer, de faire peser sur..., il désigne la magnificence et la charge. « Glorifier », c’est « donner du poids » à quelqu’un, reconnaître son autorité et sa valeur. C’est dans ce sens que l’auteur des Proverbes écrit (111, 35) que « les sages possèdent la gloire ».
Cette même racine KVD est utilisée dans la cinquième des Dix Paroles :
« Honore (KVD) ton père et ta mère... » (Ex XX,12). L’ordre de donner à ses parents leur « poids » d’amour et de respect vise à insérer l’homme dans sa réalité concrète - ce que le Talmud rend par : « Il y a trois associés pour faire un homme : le Saint, béni est-il, son père et sa mère » (Traité Kiddoushin 29b). C’est tout le contenu de l’« honneur » dû aux parents qui est exprimé là.
KVD appliqué à D. désigne soit l’essence divine (cf. « Fais-moi donc voir Ta gloire » Ex XXXIII,18), soit la glorification dont D. est l’objet (cf. ls. Vl ,3 ; Habacuc 111 , 3 ; Jr XIII,16 ; Ps XXIX,9) . « Rendre gloire à D. », c’est reconnaître la densité spécifique de la présence divine en l’homme et, au plan de la conduite , Le sanctifier.
D. révèle Sa gloire de deux manières : par Ses hauts-faits (sortie d’Égypte) et par des manifestations apparentées à la lumière (colonnes de nuée et de feu dans le désert, éclairs et flammes au sommet du Sinaï, présence qui remplit le sanctuaire). Dans les Écritures chrétiennes, la gloire de D. est révélée dans et par le Christ.
A.-M. D.