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Miséricorde

Ce mot traduit deux mots hébreux : RaHaMim (entrailles, matrice) et HeSeD (faveur, grâce, amour). Le premier se réfère à un attachement instinctif, le second à une fidélité secourable dans le cadre de l’Alliance. Évoquer les « RaHaMim » de D., c’est se référer à Son sen­timent maternel/paternel de tendresse et de compassion (Ps 103 ,13 ; Mal III, 17), tandis que Son HeSeD évoque une bonté absolue, faite de lumière et de bénédiction sans borne.

La cinquième des Béatitudes (Mt V, 7), dans la langue qui était celle de Jésus, ne signifie sans doute pas que l’on aura pitié de ceux qui auront eu pitié, comme peut le laisser supposer la traduction « Heureux les mi­séricordieux car il leur sera fait miséricorde » . André Chouraqui, qui pré­fère traduire : « En marche, les matriciels, oui, ils seront matriciés », ex­plique que ceux qui accueillent, donnent et entretiennent la vie comme D. est « matriciel » pour ses créatures, répondent à leur vocation d’amour et réalisent la ressemblance divine.

Dans la pensée talmudique comme dans la conception mystique de la Kabbale, l’amour - sous le vocable de RaHaMim - sert de pont entre la justice (DiN) et la Miséricorde (HeSeD), garantissant une direction juste à l’abondance de la bonté divine. Ce que le Midrach illustre en faisant dire à D. : « Si Je crée le monde seulement avec miséricorde, les péchés déborderont de toutes parts. Si Je le crée avec Ma seule jus­tice, comment pourra-t-il subsister ? » (Gn R. 12 ,15) .

A.-M. D.