Mais, en France tout particulièrement, ils sont victimes de stigmatisations, de menaces et de violences physiques, provenant de nouveaux milieux sociaux, culturels et politiques qui n’ont plus rien à voir avec ceux qui portaient la vieille extrême droite antijuive. Ils sont aussi, parallèlement, victimes d’une diffamation globale permanente, entretenue par une partie du système médiatique, ralliée au point de vue « antisioniste », et relayant des rumeurs négatives à leur propos.
Ce qui les expose à un soupçon permanent, portant sur leur solidarité, perçue comme une complicité criminelle, avec les Israéliens. Aux violences antijuives « d’en bas », attribuables pour l’essentiel à des jeunes issus de l’immigration ou à des islamistes radicaux nés en France, s’ajoute la judéophobie culturelle « d’en haut », produite et reproduite par les représentants d’un milieu politico-intellectuel et médiatique « gauchiste » mécaniquement rallié à la cause palestinienne, qui, de leurs postes de pouvoir ou d’influence, contribuent à un endoctrinement judéophobe de masse(1). Ce gauchisme culturel occupe un espace beaucoup plus vaste que celui du gauchisme politique. Il traverse les frontières entre gauche et extrême gauche, et, sur certains thèmes d’accusation (anti-israélisme, anti-américanisme, anticapitalisme), imprègne certains secteurs de l’opinion droitière. Il peut être plus ou moins sophistiqué, selon qu’il se manifeste dans les milieux associatifs ou dans l’espace universitaire, où il prend les couleurs des modes intellectuelles, empruntant notamment le vocabulaire et les représentations des « études post-coloniales ».