Les fêtes sont des « vocations » (même étymologie que « convocation », en hébreu comme en français) à la sainteté. Elles ont en outre une fonction sociale (repos de l’homme et de la bête), agricole (récolte), pédagogique (rappel des événements-clés de l’Histoire du peuple).
Dans la pensée juive traditionnelle, le mot ne concerne pas les fêtes à caractère individuel, qu’il s’agisse de l’anniversaire d’un homme célèbre - Moïse ou David ne sont nulle part « fêtés » dans le calendrier - ou des cérémonies à caractère privé - telles la bar-mitsva ou le mariage.
En hébreu, trois appellations donnent sa connotation spatiale, temporelle et psychologique au mot « fête » - réunion du peuple d’Israël en vue d’une rencontre avec D.
Dans l’usage biblique et rabbinique, HaG est le nom donné aux fêtes de pèlerinage. Il dérive d’une racine signifiant « danser en cercle » (cf. Hadj en arabe) - les premières fêtes ayant dû se caractériser par des danses autour d’un lieu sacré. Rite qui survit dans deux fêtes où les fidèles tournent dans la synagogue : à SouKot, avec les plantes rituelles dans les mains, et à SiMHaT ToRa, avec le SeFeR ToraH.
Le caractère temporel de la fête apparaît dans le mot biblique MoED : convocation collective à date fixe, « rendez-vous » fixé par D. à Son peuple.
Le Talmud désigne la fête, temps de réjouissance, comme YoM ToV (un « bon jour ») ou ZeMaN (sous-entendu : SiMHaTeNou ? époque de notre joie ?). Les fêtes de PouRim et de HaNouKa , plus tardives, sont des commémorations historiques, sans l’appel à la sanctification qui caractérise toutes les fêtes du Pentateuque.
Dans la Diaspora, toutes les fêtes sont doublées (sauf Chabbat et Yom Kippour pour être sûr qu’un temps au moins de la fête tombe juste, et permettre une concomitance - même partielle - entre Jérusalem et la Diaspora.
Les demi-fêtes sont les jours intercalaires des fêtes de Pessah (qui dure 8 jours), de Soukot (7 jours), et de Hanouka (8 jours).
A.-M. D.