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Sainteté

Ne signifie pas la perfection ou la pureté, encore moins une divinisation, mais l’idée de « séparation » (selon la racine du mot hébreu : K D Ch). La sainteté est un état ; la sanctification est une célébration - en paroles et en actes - de la sainteté. Ainsi le Chabbat est-il saint par essence ; mais D. charge Israël de le sanctifier dans le monde.

D. est saint en tant qu’il est radicalement différent de Sa Création ; Il est Tout Autre, et cependant proche de l’homme. Toutes les lois de la Torah de Moïse (et du Lévitique notamment) tendent à faire d’Israël un peuple « séparé » car Israël est collectivement appelé à la sainteté : « Soyez saints car Je suis saint... » ( Lév.XIX, 1). Non que ses membres soient d’une autre nature que le reste des hommes, mais - en référence à la Transcendance - ils doivent vivre « autrement » que les païens.

Dans le cadre d’une Alliance particulière, Israël a vocation à sanctifier toute l’existence, non seulement dans son rapport exclusif au D. unique, mais dans les différents aspects de la vie - le mariage comme le deuil, le culte religieux comme la vie professionnelle, l’alimentation comme l’habillement.

Pour la pensée talmudique, la sanctification vise à réaliser de manière rigoureuse la volonté divine telle qu’elle est révélée dans la Torah . En ce sens, on peut dire qu’elle est une « imitatio Dei ». C’est pourquoi les maîtres du Talmud ont formulé les bénédictions relatives à l’obéissance aux prescriptions divines : « Béni Tu es, Seigneur, notre D., Roi de l’uni­vers, qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a prescrit (d’accomplir tel ou tel de ces commandements) ».

Il existe différents degrés de sainteté, de consécration par D. ; dans le temps (jours profanes, jours de fête, Kippour, Chabbat ), dans l’espace (terre, pays d’Israël, Jérusalem, Temple, Saint des Saints), et dans les fonctions des hommes (humanité, peuple d’Israël, lévi, cohen). Cette gradation ne correspond pas à une échelle de mérites ou de qua­lités morales, mais au choix souverain de D. Par ailleurs, la sainteté du temps prend le pas sur la sainteté de l’espace (ou, par exemple, celle du Chabbat sur celle du Temple). Et la sainteté de la vie humaine prime celle du Chabbat.

En attendant que la sainteté attribuée par D. au Chabbat, au sanctuaire et au prêtre rejoigne la sanctification par Israël de la totalité du temps, de l’espace, et de l’humanité, dans une collaboration achevée de D. et de l’homme.

A.-M. D.