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Apprendre l’hébreu : Hébreu Biblique ou hébreu moderne ?

Suite de la série d’articles sur l’apprentissage de l’hébreu

Ca y est, vous êtes décidés, vous allez apprendre l’hébreu. Mais où, comment ? Et première question : Hébreu Biblique ou hébreu moderne ?

Chaque professeur ou ancien étudiant "prêchera pour sa paroisse" !
L’enseignant d’hébreu biblique ou d’ivrit (hébreu moderne), l’élève qui a subit la méthode de Lambdin ou celle de l’INALCO ... ne vous diront pas la même chose, j’en ai fait l’expérience. Je rappelle que je me place toujours dans le cadre de l’Amitié Judéo-Chrétienne, donc pour un débutant en hébreu qui n’est ni un pur exégète chrétien ni un juif voulant juste suivre la liturgie.

Mais laissons la parole à deux professeurs d’hébreu :

Dorit Shilo, israélienne, chargée des cours d’hébreu à l’ENS-LSH (École Normale Supérieure Lettres) à Lyon. Elle donne également le stage d’été d’hébreu débutant, avec une méthode originale qui consiste à mener de front l’apprentissage de l’hébreu biblique et moderne et voici comment elle présente son stage :
Acquisition des mécanismes fondamentaux de la langue : Un cours original qui associe l’apprentissage de l’hébreu moderne et de l’hébreu biblique, en soulignant les différences et les ressemblances de ces deux langues si proches et si lointaines, que plus de 3000 ans séparent. Le cours s’adresse aux vrais débutants : la démarche consiste d’abord à apprendre à lire et à écrire, puis à parler et enfin à étudier des textes en hébreu biblique et moderne.

Anne Benoualid, professeur d’hébreu à Lyon, en lycée, dans des communautés juives, à l’Espace Hillel. Elle a laissé ce commentaire sur le site Un Écho d’Israël à la suite de l’article de Michel Remaud "Hébréophilie, hébréomanie" :
En France, l’enseignement de l’hébreu ressemble beaucoup à celui du latin c’est à dire à celui d’une langue morte, sauf dans les communautés juives. Il faut que les étudiants mais surtout les professeurs chrétiens arrêtent de penser hébreu biblique et hébreu moderne comme deux langues différentes : il n’y en a qu’une et la deuxième a simplement une grammaire légèrement moins complexe (plus de vav conversif, un futur simplifié au féminin pluriel...) et s’est enrichie d’un vocabulaire technologique indispensable. En 30 ans d’enseignement de l’ivrit (hébreu), j’ai eu, en cours particulier, des étudiants en théologie paniqués par l’énorme livre de grammaire (le fameux Weingreen) qu’ils n’arrivaient pas à ingurgiter mais aussi par le possibilité que je leur offrais : apprendre l’hébreu tout simplement comme n’importe quelle langue, en commençant par le début et non pas par la littérature, et certains me répondaient "on ne veut pas parler la langue des israéliens !".
Shakespeare, Goethe, Pouchkine ou Balzac ne se trouvent pas dans les livres destinés aux débutants pourquoi donc l’apprentissage de l’hébreu devrait-il être différent de celui des autres langues vivantes ?
En enseignant l’hébreu de manière naturelle, comme une langue vivante, on n’enseigne pas seulement comment acheter une glace sur la plage de Tel-Aviv. On fait sans cesse référence à la Bible ou à la tradition juive. Pour ne donner qu’un seul exemple, quand on dit à un élève "lekh lalouah -Va au tableau" on lui rappelle que le mot Lekh est le début de la parasha "Lekh, lekha, Va pour toi !" ordre de Dieu à Abraham.

A suivre : mes commentaires ...
RV