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Découvrir Israël à travers les romans policiers de Batya Gour

Batya Gour (née en 1947 à Tel Aviv , décédée en 2005) était écrivain spécialisée dans le roman policier.
Ces romans nous font pénétrer dans la vie israélienne contemporaine, la vie de tous les jours, les conflits internes à la société sans oublier le contexte géopolitique.


Elle enseignait la littérature à l’Université hébraïque de Jérusalem et collaborait également en tant que critique littéraire au quotidien israélien Haaretz.

Batya Gour se met à l’écriture sur le tard, à l’âge de 41 ans. En 1988, son premier ouvrage est publié, qui met en scène son héros principal, le commissaire Michaël Ohayon. Il sera suivi de cinq autres romans. Nombre de ses personnages sont inspirés d’individus réels, issus des milieux académiques israéliens.
Surnommée la « P. D. James israélienne », les six enquêtes de son commissaire Michaël Ohayon ont été traduites en près de douze langues et ont rencontré un énorme succès.

Histoires de Michaël Ohayon en français (en livre de poche pour les 5 premiers) :
 Le meurtre du samedi matin (1992)
 Meurtre à l’université (1993)
 Meurtre au kibboutz (1994)
 Meurtre au philharmonique (1999)
 Meurtre sur la route de Bethléem (2001)
 Meurtre en direct (2004)

Commentaire : J’ai lu les 5 premiers. Le seul que je ne vous recommande pas est Meurtre au philharmonique. La moitié du livre est consacré à des considérations sur la musique, le reste du roman est pollué par une histoire d’adoption de bébé et une histoire d’amour totalement farfelues et irréalistes.
En revanche, les 4 autres m’ont beaucoup intéressée, par la qualité de leur intrigue et surtout l’immersion dans la société israélienne moderne, vue de l’intérieur.

Pour vous donner envie, la présentation de quelques titres :

 Meurtre en direct : Tirtsah Roubin, décoratrice en chef de la première chaîne de télévision israélienne, meurt sur le plateau de tournage d’un studio, écrasée par une colonne de marbre. Si les circonstances confortent la thèse de l’accident, le commissaire Ohayon, chargé de l’enquête, n’en est pas si sûr. D’autant que cette disparition n’est que la première d’une série de morts aussi atroces qu’inexpliquées : quelques heures après la décoratrice, Mathi, son assistant, est empoisonné, puis c’est au tour de Shimshon Tzadik, le PDG de la chaîne, que l’on retrouve dans son bureau le crâne éclaté…
On retrouve ici le héros préféré de l’écrivain israélienne Batya Gour, le perspicace commissaire Ohayon, dans ce qui semble au départ un « whodunit » classique avec crime passionnel à la clé, avant de s’enfoncer progressivement dans les méandres de l’histoire contemporaine d’Israël, notamment les exactions de l’armée israélienne pendant la guerre du Kippour.
Loin d’être « politiquement correct », Meurtre en direct constitue une véritable radiographie de la société israélienne d’aujourd’hui, qui ne ressemble guère à ce que l’on pourrait en croire vu de France.

 Meurtre sur la route de Bethléem : Des ouvriers palestiniens qui travaillaient dans l’un des plus anciens quartiers de Bethléem trouvent, sous les toits d’une maison vide, dans la poussière, le corps d’une jeune femme défigurée à coups de planche. Plus de sac à main. Pas d’argent. Personne ne la réclame. Le quartier ne sait rien… Michaël Ohayon, sur fond de deuxième Intifada, de barrages incessants et de violences civiles, va découvrir au fil de son enquête l’un des secrets les plus enfouis de l’histoire d’Israël. Des faits inavouables qui marquèrent de leur indélébile sceau des familles entières. La haine se construit aussi sûrement que le reste. La victime en est morte. Elle était séfarade.

 Meurtre au kibboutz : Un meurtre au kibboutz, ça n’existe pas ! C’est impossible. Mais le kibboutz, qu’est-ce que c’est ? Un milieu quasi familial, une terre promise ou un dernier refuge ? Un monde clos sur ses rêves à l’idyllique promiscuité ? Un passé commun fait de labeurs, marqué par l’Histoire et traversé de luttes souterraines violentes ? Un modèle de société qui aura fait du désert un verger ? Mais à quel prix ? Nourri d’une histoire féroce, l’homme parfois trouve des solutions radicales. Le commissaire Michaël Ohayon, pourtant né en Israël et à qui l’on vient de confier l’enquête sur la mort d’une femme, se demande chaque jour s’il connaît son pays. Au kibboutz, entre les rescapés de la Shoah, ceux venus de Pologne ou les enfants nés sur place, les mobiles pour tuer, même s’ils sont surprenants, finalement ne manquent pas...

RV