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Peuple élu

Cette appellation est une traduction approximative de AM SeGouLaH (Ex. XIX, 5, Deut. VII, 6, Eccl. Il, 8 et 1 Chr. XIX, 3) qui signifie littérale­ment « peuple joyau » (SeGouLaH : objet de valeur, trésor).

Cette notion de « peuple élu » a souvent été déformée dans le sens d’une suprématie attribuée à Israël. Or, si Israël est un « joyau », ce choix ne vient pas de lui, mais du pur amour de D., de la fidélité divine à la promesse faite à Abraham.

L’élection fonde la vocation du peuple d’Israël : il est appelé, dans le cadre du quotidien, à se transformer et à transformer le monde. Israël est choisi pour montrer la voie de la rédemption - des hommes, des ins­titutions, du temps. D. attend du peuple qu’il S’est choisi qu’il soit ca­pable de Le faire connaître dans ce monde, de Le faire aimer, de faire advenir Son règne. La Torah et la terre sont les moyens donnés par D. à Israël pour la réalisation d’un projet qui concerne toute la création.

L’élection n’est pas motivée par ses hauts-faits ou sa puissance, et ne confère aucune supériorité à Israël sur le reste des nations du monde. Ce peuple est investi d’une mission à la fois particulière et universelle : être l’exemple vivant de ce que doit être le service du D. unique. « Car en toi seront bénies toutes les familles de la terre ». Si l’Alliance divine fonde l’élection, l’élection fonde la responsabilité d’Israël.

Peuple élu, Israël est un modèle de l’élection de l’humanité tout entière. Premier-né de l’amour de D. pour tous les peuples, il révèle que toutes les nations de la terre ont leur vocation propre et sont responsables de leur histoire : sans se convertir au Judaïsme, mais en s’attachant au D. Un. « Bénis soient mon peuple d’Égypte, l’Assyrie, œuvre de mes mains, et Israël, mon bien propre » (ls. XIX, 25).

A.-M. D.