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Autel

De altus (haut), désigne en premier lieu un tertre, un rocher, un pieu destiné à des offrandes : on surélève l’offrande par rapport au sol pour signaler le point de rencontre de l’homme et de la divinité. La forme la plus achevée de l’autel sera la table.

Étymologiquement en hébreu « lieu d’immolation » ( MiZBeaH), les autels dont parle le Tanakh sont généralement construits. Au temps des Patriarches, un autel était dressé chaque fois qu’un sacrifice était offert.

S’ils sont en pierre, celle-ci ne doit pas être taillée par un outil de fer. « L’autel a été créé pour la vie des hommes, et le fer pour en trancher le cours » (commentaire de Rachi sur Ex. XX, 25).

Au temps du culte sacrificiel, il y avait deux autels (portatifs, comme l’ensemble du sanctuaire, jusqu’à la construction du Temple de Salomon) :

  • l’autel des holocaustes, situé devant le sanctuaire, destiné à brûler les victimes immolées, était en bronze et on y accédait par une rampe (Ex. XXV II, 1).
  • l’ autel des parfums , destiné à brûler l’encens, situé devant le Saint des Saints, était en bois de cèdre plaqué d’or (Ex. XXX, 1-6). La table des pains de proposition était, elle aussi, en bois plaqué d’or (Ex. XXV, 23ss).

Ces autels avaient des protubérances aux quatre coins (les « cornes ») dont la signification est incertaine, mais qui devaient représenter des zones de sainteté particulières : le sang des animaux y était frotté, on y accomplissait les rites d’expiation, et le fugitif qui demandait l’asile du sanctuaire s’en saisissait (1 R. 1, 50 ; 11,28).

Après la destruction du Temple (et donc, des autels), les rabbins ont exalté la table familiale comme lieu non seulement de partage, mais de sanctification . C’est pourquoi, comme le cohen le faisait au Temple avant le sacrifice, le repas commence par un acte de purification et d’élévation : le lavage/levage des mains.

Avec l’apôtre Paul, la Croix de la Passion est assimilée à un autel (cf. He. XIII, 10), mais l’offrande n’y est plus présentée par les hommes à la divinité - c’est le Christ qui s’est offert pour les hommes. Dans l’Église primitive, le repas eucharistique se prenait dans les demeures des fidèles, et donc sur des tables qui servaient d’autel. Cette forme a été fixée dans la pierre, elle-même ornée plus tard de matières précieuses.

Tandis que le temple réformé contient une « table de communion » , l’autel d’une église orthodoxe se trouve derrière l’iconostase. Dans une église catholique, il doit traditionnellement contenir des reliques ou sur­plomber la sépulture d’un saint.
Sans doute doit-on remarquer ici que l’autel du culte hébraïque ne souffre aucun rapport à la mort humaine (l’animal sacrifié n’étant qu’un symbole de l’animalité que l’homme est appelé à tuer en lui). Ce qui ex­plique qu’aucun lieu de culte ne soit élevé sur les lieux du martyrologe juif.