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Le grand rabbin de France Gilles Bernheim à Vichy pour la première fois

Dimanche 25 avril sera la journée de la déportation en France. Pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, Le grand rabbin de France Gilles Bernheim, se rendra à Vichy, capitale de l’Etat français pendant l’Occupation et symbole du régime collaborationniste du maréchal Pétain.
Rappelons que Le grand rabbin de France Gilles Bernheim est vice-président d’honneur de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France.

En fin d’article : un lien vers le compte-rendu de cette journée
et l’interview vidéo sur Europe 1 le 26 avril

Gilles Bernheim était l’invité de RTL Midi et a été interviewé par Jérôme Godefroy et Florence Cohen

Ecouter Gilles Bernheim

En complément, la dépêche AFP du 23/04/2010 :

Le grand rabbin de France à Vichy

Le grand rabbin de France Gilles Bernheim doit se rendre à Vichy dimanche, Journée des déportés, une visite à très haute portée symbolique et la première d’un grand rabbin de France depuis la Seconde Guerre mondiale.

Dans ce chef-lieu de l’Allier, capitale de l’Etat Français du maréchal Pétain, le rabbin Bernheim doit donner une conférence, sur le thème "Juifs et Français, quelle position aujourd’hui ?", qu’il présente comme un devoir de mémoire et un appel à la vigilance pour la Journée des déportés le 25 avril.

Cette visite a "une portée symbolique évidente, d’autant qu’il n’y avait pas eu de visite d’un grand rabbin de France à Vichy depuis la guerre", a déclaré à l’AFP Gilles Bernheim.

"Il faut, ajoute-t-il, rappeler que les Juifs de France gardent et garderont toujours en mémoire que si Vichy a abouti à une faillite morale, que si le gouvernement d’alors s’est déshonoré en contribuant à la perte d’un quart de la population juive de ce pays, les trois quarts doivent leur survie à la sympathie sincère des Français non Juifs et à leur solidarité agissante, surtout à partir du moment où ils ont compris que les familles juives tombées aux mains des Allemands étaient vouées à la mort".

Sur les 75.721 Juifs déportés de France vers les camps nazis—dont 11.400 enfants— entre 2.500 et 3.000 ont survécu. Il y avait en France 330.000 Juifs en 1940, dont 190.000 Français et 140.000 venus de Pologne et d’Europe de l’Est après 1914 ou d’Allemagne après l’arrivée d’Hitler au pouvoir.

"La communauté juive de France, plus qu’aucune autre, sait que sa meilleure protection est son enracinement dans la communauté nationale et son attachement aux valeurs de Liberté, Egalité, Fraternité. Elle épouse ces valeurs avec l’ensemble des Français et les défend avec eux", selon M. Bernheim.
Il parle de "nécessaire et incessant combat pour la mémoire" parce que "ne rien oublier des heures sombres de notre histoire, c’est défendre une idée de l’Homme, de sa dignité, de sa liberté".

"Quand souffle l’esprit de la haine alimenté par la peur, quand des groupuscules se révèlent plus ou moins ouvertement racistes et antisémites, il me semble important de rappeler notre vigilance", souligne-t-il.
A Vichy, le grand rabbin déposera une gerbe devant une stèle à la mémoire des déportés. Le monument a été installé il y a cinq ans à l’initiative de la communauté juive de la ville, devant l’Hôtel du Parc où résidait le maréchal Pétain et à deux pas du Casino où l’Assemblée lui a voté les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940.

Le grand rabbin de France, à Vichy, rend hommage aux déportés et aux Justes : le compte-rendu de la journée à lire sur le site EJP


Bernheim : "un travail de mémoire à Vichy"
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