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Peut-on dialoguer avec tout le monde ? Florence Taubmann et Christophe Roucou

Les premiers États généraux du christianisme, du 23 au 25 septembre 2010 à l’Université catholique de Lille, ont réuni près de 5000 personnes et une centaine d’intervenants, autour d’une trentaine de débats avec pour socle commun, l’interrogation : "Notre époque a-t-elle besoin de Dieu ?"
Notre présidente Florence Taubmann était invité et a participé au débat
Peut-on dialoguer avec tout le monde ?

Le site Internet du journal La Vie a mis en ligne l’ensemble des débats, en Vidéo, audio et avec des résumés écrits. Nous reprenons ici le débat

 "Peut-on dialoguer avec tout le monde ?"

entre Christophe Roucou, responsable du secrétariat pour les relations avec l’islam à la Conférence des évêques de France et Florence Taubmann, présidente de l’Amitié judéo-chrétienne et pasteure à Limoges. Animé par Etienne Séguier.

Face aux grands défis du dialogue inter-religieux, regards croisés d’une femme pasteure et d’un prêtre catholique. Quelles sont les conditions d’un échange fructueux ? Quelles limites face à la montée des fondamentalismes ?

Télécharger le podcast (format MP3 / 44Mo)

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 Compte-rendu du débat

Le débat fut pointu mais passionnant. Parce que porté par deux passionnés du dialogue inter-religieux. "Une démarche qui constitue un acte de foi", soulignait d’ailleurs Christophe Roucou. "Il s’agit de construire le monde de demain", renchérissait Florence Taubmann.

Pour autant, le chemin n’est pas dénué de difficultés. Florence Taubmann, pasteur et présidente de l’Amitié judéo-chrétienne de France, s’en est rendue compte lorsqu’elle fut invitée voici quelques années à prêcher dans une église catholique de Versailles. Lui serrant la main à la sortie, un homme lui dit : "Merci ma sœur. Je vais prier pour que vous reveniez à la vraie foi". Une négation de la différence, expliqua Florence Taubmann durant le débat, contraire même à la notion de dialogue. "Il faut bien entendu commencer par écouter l’autre", expliqua Christophe Roucou. Quitte à voir des musulmans "habités par l’Esprit de Dieu". Une constatation que fit régulièrement Christophe Roucou au cours des neuf années où il vécut au quotidien à Suez. "J’y ai acquis un énorme respect pour ces croyants sur le chemin de l’islam, qui faisaient le bien." Pour autant, pas question pour l’actuel responsable des relations avec l’islam à la Conférence des évêques de France d’y perdre son identité. "Dans le dialogue inter-religieux, je reste dans ma tradition, tout en essayant d’aller à la rencontre de l’autre."

Alors parler, toujours parler. Parce que les enjeux sont importants dans une société où certains auraient vite tendance à diaboliser l’autre. Parler, même s’il faut accepter, comme Christophe Roucou, qu’il y ait "certaines asymétries. Le rapport entre chrétiens et juifs n’est pas le même qu’entre chrétiens et musulmans."

Dans l’échange qui s’engagea ensuite avec l’assistance, on se rendit compte que cette problématique du dialogue inter-religieux se posait aujourd’hui, avec les mariages mixtes, jusque dans les familles. Il fut aussi question de la place des laïcs dans ce dialogue. Du regret que "cette démarche n’intéresse surtout, chez les catholiques, que les cheveux blancs" . D’où l’importance de la transmission des valeurs…

Pour écoutez ou téléchargez l’intégralité des débats qui se sont tenus aux États généraux du christianisme à Lille, ou lisez les comptes-rendus rédigés par la rédaction de La Vie et de Prier : le site de La Vie